La révolution russe, avancée méconnue des droits LGBT+

La Révolution Russe de 1917 est souvent vue comme n’ayant pas apporté de progrès concernant les droits de la communauté LGBT+, en dépit d’avancées qui ne sont survenues aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest que des décennies plus tard.

Premier Congrès panrusse des Soviets des députés des travailleurs et des soldats (Petrograd, juin 1917)

Une des revendications historiques du mouvement LGBT+ est la dépénalisation de l’homosexualité, qui a été mise en place en 1917 et confirmée en 1922 avec le nouveau code pénal soviétique. Il y a aussi eu la nomination d’un commissaire aux affaires étrangères gay en 1918, mais aussi la possibilité de changer sa mention de sexe administrative en 1926 ainsi que la possibilité de recevoir des soins de transition gratuitement. Pour l’époque, ce furent d’énormes avancées et cela aurait pu être, avec le temps, le début d’un changement plus profond des attitudes à l’égard des personnes LGBT+ avec de nouveaux droits. C’est ce que montrent les efforts de membres du parti bolchevique de renforcer la recherche scientifique sur l’homosexualité, via des échanges avec l’Institut allemand de recherche sexuelle. Ces échanges ont mené le commissaire à la Santé de l’époque à penser que l’homosexualité était un comportement humain naturel.

Le recul des droits des personnes LGBT+ dans les années 1930 est le fruit de la prise du pouvoir par la bureaucratie stalinienne qui a réprimé toute opposition, allant jusqu’à associer l’homosexualité au fascisme et à la contre-révolution. Malgré ce revers, la révolution de 1917 illustre que c’est en s’attaquant au capitalisme que l’on peut le plus efficacement lutter pour les droits des personnes LGBT+.

Articles paru dans l’Égalité n°228, par Marie