La Gauche Révolutionnaire : ça continue !

Après un débat de plusieurs mois qui a fait suite à la fin de la Gauche Révolutionnaire/La Commune, nous avons décidé de relancer la Gauche révolutionnaire, section française du Comité pour une Internationale Ouvrière.

Article paru dans l’Egalité n°89

C’est un choix difficile que celui de construire une organisation indépendante. Nous avons pris le temps pour cette décision. Nous avons essayé, notamment lors des élections municipales, de tester la collaboration avec d’autres forces, de voir s’il était possible de défendre notre ligne politique dans un cadre plus large. Ceci ne s’est pas avéré fructueux. Aucune organisation ne se place aujourd’hui sur le terrain de la construction d’un cadre large et ouvert et proposant une perspective socialiste d’alternative au capitalisme. Des occasions ont été gâchées qui font que désormais la nécessité d’un parti des travailleurs n’a pas de traduction immédiate. […]

Nous avons décidé de maintenir et de reconstruire la Gauche révolutionnaire, c’est à dire construire une organisation révolutionnaire solide, dynamique, intervenant dans la situation politique et qui soit également prête à s’adapter aux changements qui peuvent intervenir. Aucun regroupement politique large, impliquant réellement de nouvelles personnes ne se profile, néanmoins c’est toujours dans cette perspective que nous nous plaçons. L’émergence d’une nouvelle formation politique, un nouveau parti des travailleurs, reste une nécessité.

Dans la foulée des grèves de 95, de véritables opportunités existaient. […]

Notamment, un espoir pouvait naître autour des élections européenne de 99. La liste commune LO-LCR résonnait comme le début d’une alternative. Mais LO à sa façon, LCR à la sienne, on refusé de s’appuyer sur l’écho qu’avait cette campagne pour commencer à rassembler les jeunes et les travailleurs qui voulaient participer à la construction d’une alternative à la Gauche plurielle en créant des structures telles des comités de soutien ouverts. De ce fait, l’alliance LO-LCR s’est cantonné à n’être qu’un bloc électoral. […]

La rupture quelques temps après est assez logique. Une occasion a encore été gâchée notamment par l’immobilisme de LO, mais également par le flou politique qui entourait les propositions politiques de la LCR et sa volonté d’imposer un label (« 100 % à gauche ») qui ne se démarque pas clairement de la Gauche plurielle.

Cela ne retire rien à la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs mais cette question n’a pour l’instant aucune traduction concrète. De plus, si ce nouveau parti surgissait, l’essentiel resterait encore à faire. Tout en nous y intégrant, nous n’abandonnerions pas notre indépendance et notre programme politique. Nous nous battrons pour qu’un tel parti se dote d’un programme révolutionnaire ou tout du moins pour qu’une aile révolutionnaire y existe et soit suffisamment forte pour jouer un rôle décisif dans une période révolutionnaire. Nous allons avoir à continuer à nous battre dans ce sens tout en nous tournant vers les secteurs de la société (jeunes, travailleurs…) qui, parti ou pas, sont actuellement en mouvement.

Depuis les origines…

[…] Depuis le début de notre existence nous avons toujours cherché à construire le mouvement de masse et à soutenir les luttes sans jamais nous cacher, en essayant à chaque fois de faire progresser ces luttes pour qu’elles acquièrent leur indépendance de classe et que, même de manière limitée, la perspective d’une alternative socialiste au capitalisme soit posée.

En même temps, la Gauche révolutionnaire, n’a jamais ménagé ses efforts pour que surgisse une alternative ouvrière indépendante. Mais, focalisée sur cette question, la direction de la GR n’a pas vu que cet objectif n’aurait pas de traduction immédiate pour le moment. Elle a même cru que le regroupement de différentes organisations autour de certains mots d’ordre allait permettre un pas dans ce sens. C’est ainsi qu’une fusion s’est opérée entre la Gauche révolutionnaire et le groupe La Commune. Pourtant, en diverses circonstances (intervention de l’OTAN en Yougoslavie, grève de l’éducation nationale…), des orientations différentes sont apparues entraînant une fragilisation de l’organisation.

Au fur et à mesure de cette fragilisation, une partie de la direction de la GRC a alors pensé que si l’organisation n’avait pas réussi à impulser quoi que ce soit, ce n’était pas à cause d’une erreur d’appréciation mais à cause des maigres forces de la GRC. La LCR leur est apparue comme « le cadre » où se produirait les premiers regroupements vers un nouveau parti des travailleurs. Une fois de plus le regroupement autour de quelques revendications a été défendu comme suffisant. Elle n’avait pas su tirer la leçon de la fusion manquée avec La Commune […]

Notre organisation est ouverte, démocratique et n’a pas d’autre intérêts que ceux des jeunes et des travailleurs : le combat pour une société débarrassée de la misère et de l’exploitation. Par ailleurs, notre attachement au combat internationaliste, à la construction d’une internationale révolutionnaire (en l’occurrence le Comité pour une internationale ouvrière, CIO) a également guidé notre choix : la construction d’une organisation qui est dans les luttes en y défendant une perspective socialiste de renversement du capitalisme.

De nombreux jeunes se politisent avec une certaine radicalité. Face aux attaques du gouvernement et des capitalistes, les travailleurs sont forcés de lutter de manière plus dure qu’auparavant. Il manque toujours le parti révolutionnaire dont la classe ouvrière a besoin pour se débarrasser du capitalisme. Les processus par lesquels il se formera seront sans doute longs et complexes, mais nous voulons y contribuer.

En attendant, nous ne ménagerons pas nos efforts pour que les luttes visent bien le renversement du capitalisme et l’instauration d’une société socialiste et démocratique.

Rejoignez-nous dans ce combat !