Derrière les États-Unis, la France est le deuxième pays où le nombre de millionnaires a augmenté le plus vite dans le monde : 259 000 de plus l’an dernier ! Ce n’est pas un hasard, mais bien un effet des cadeaux de Macron pour les plus riches comme la suppression de l’impôt sur la fortune ou encore le crédit d’impôt (C.I.C.E.) pour les entreprises.
Article publié dans l’Egalité 192
Toujours plus de cadeaux aux riches
Après les dizaines de milliards partis dans les poches des actionnaires, le C.I.C.E. va être directement transformé en allègement permanent de cotisations sociales, sans aucune obligation de créer des emplois. D’ailleurs, Macron facilite par la loi les licenciements, supprime les emplois aidés et organise des milliers de suppressions d’emplois dans les entreprises et services publics.
Par contre, il faut bien financer tous ces cadeaux. Plusieurs mesures nous les font payer : l’augmentation de la CSG, la hausse des taxes sur les carburants (24 % en 1 an), la diminution des APL et des aides aux handicapés, etc. Et l’inflation est plus forte que prévue : +2,3 % en juillet 2018 sur un an. À côté, les revenus n’ont augmenté que d’1 % et le chômage monte.
Un retour à la croissance?
On nous dit que l’emploi redémarrera avec le retour de la croissance (probablement de 1,7 % en 2018). Rien n’est moins sûr. En 2017, avec une croissance de 2,2 %, moins de 300 000 emplois ont été créés dans le privé et 13 000 supprimés dans le public.
Avec 6 millions de chômeurs, il n’y aura aucune croissance possible qui permettra le plein-emploi à moins d’avoir une politique de diminution du temps de travail sans perte de salaire, des relocalisations de production, et la création massive d’emplois publics utiles (et non des suppressions comme montré plus haut). De plus, la France importe beaucoup plus qu’elle n’exporte. Aussi bien en terme de services que de marchandises. Les exportations françaises sont très concentrées sur quelques multinationales aéronautiques, pharmaceutiques et de luxe.
La dette de la France a fortement augmenté pour refinancer les banques et a dépassé les 99 % du PIB. Le remboursement de la dette en 2018, ce sont 41 milliards sur les 386 milliards de dépenses du budget de l’État. Cette dette est uniquement soutenable car les taux d’emprunt à la BCE sont toujours à 0 %. Ceci permet aux États d’emprunter gratuitement, et pour la France, de réduire le déficit budgétaire à 2,6 % du PIB.
L’économie française est donc très dépendante de la situation de la zone euro, elle-même instable. Une nouvelle crise pointe, comme l’indique le FMI dans son dernier rapport qui table sur une baisse de la croissance mondiale. Les tensions entre l’Italie et la commission européenne, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, la chute de nombreuses monnaies (y compris les crypto-monnaies sur internet), sont autant de symptômes d’une économie mondiale qui ralentit et qui démontre l’incapacité du capitalisme à régler ses propres crises.
Par Matthias Louis