Malgré une météo catastrophique, la détermination des gilets jaunes sur Montélimar ne faiblit pas. Plusieurs milliers de personnes sont mobilisées, de jour comme de nuit, tournant au gré des disponibilités de chacun. Nos actions quotidiennes ont toutes l’objectif de dénoncer la politique injuste et destructrice de Macron, ne servant que les plus riches et nous condamnant à la précarité.
Ce n’est pas l’extrême droite qui tient les rênes !
Au début du mouvement, on a pu entendre que l’appel des gilets jaunes n’était qu’un truc d’extrême droite mais il s’agit bel et bien qu’un mouvement populaire large, qui rassemble toutes les couches de la société les plus attaquées par Macron. La solidarité et l’implication de chacun sur notre campement sont extrêmement fortes, que ce soit des automobilistes qui klaxonnent, nous donnent des vivres, de l’argent… ou des gilets jaunes qui apportent aussi nourriture, bois, tentes, bâches ou autre matériel… C’est ainsi que notre rond-point de l’A7 Montélimar-Sud est un véritable QG !
Notre objectif n’est évidemment pas de se cantonner à vivre sur ce rond-point mais bien d’avoir un lieu de rassemblement où nous pouvons discuter tous et toutes ensemble, déterminer nos revendications, nos actions et agir ensuite de manière coordonnée pour plus d’impact. Nous avons instauré des assemblées quotidiennes à 18h, où nous prenons toutes les décisions collectivement, ce qui ne laisse aucun espace à l’extrême droite.
Il va falloir durcir le ton
Nous avons levé les barrières de l’A7, bloqué le site d’Amazon et d’autres plate formes logistiques, bloqué Carrefour et l’ensemble de la zone commerciale… Toutes ces actions ont certainement entraîné un manque à gagner mais il semble évident aujourd’hui que cela ne suffit pas à faire reculer, voire tomber Macron comme la majorité des gilets jaunes le souhaite.
La défiance vis-à-vis des médias et des politiciens est très forte et pour beaucoup, les syndicats sont mis dans le même panier. Ils sont perçus comme des traîtres et des appareils qui cherchent à profiter de l’ampleur de la « vague gilet jaune ». La proposition de l’union locale de la CGT de faire une manifestation commune le 1er décembre a été vivement critiquée à notre dernière AG, pour finalement aboutir à « ceux qui veulent y aller n’ont qu’à le faire mais ce n’est pas un rapprochement officiel ». Pourtant, tout le monde s’accorde sur le fait que bloquer l’économie est nécessaire et que la grève générale est le seul moyen d’y parvenir .
Pour la suite du mouvement…
Nous avons un tract qui sera prêt demain, avec des revendications qui vont clairement au-delà des taxes sur les carburants : augmentation des revenus, partage du travail, répartition des richesses…
Il sera distribué massivement lors des filtrages pour continuer à rallier du monde au mouvement et clarifier tout ce que l’on peut entendre dans les médias sur ce que l’on demande.
Le manque de structuration du mouvement à une échelle large nous affaiblit et les discussions commencent sur comment dépasser cela. Des propositions d’actions coordonnées à l’échelle du département ou de la région émergent aussi.
La fatigue commence à se faire sentir et ce rythme ne pourra pas être tenu sur la longueur si la grève ne s’étend pas. C’est pourquoi, en tant que militant-e-s de la Gauche Révolutionnaire, nous tentons d’expliquer le rôle crucial des syndicalistes qui doivent mettre pression sur leur confédération pour qu’un réel appel à une grève totale soit fait rapidement.