Développer la lutte contre la vie chère aux Antilles

La Martinique souffre encore d’une politique colonialiste des capitalistes et de l’État français. 80 % du secteur alimentaire appartient aux familles de békés : les héritiers des colons esclavagistes. Ce sont eux qui continuent de contrôler l’économie en maximisant les profits, notamment en décidant des prix en supermarchés. De l’autre côté, 43 % de la population vit sous le seuil de pauvreté alors que les prix sont en moyenne 40 % plus élevés qu’en métropole.


Depuis deux mois la lutte « contre la vie chère » dirigée par le RPPRAC (rassemblement pour la protection des populations et des ressources afro-caribéennes) continue ! Le RPPRAC dit vouloir aller « jusqu’au bout » et organise aussi des manifestations en métropole, notamment à Paris devant les ministères face à la répression sur l’île. Mais aussi en appelant à participer aux manifestations syndicales, ce qui est très positif. Les revendications se concentrent sur la baisse des prix. Les discussions avec l’État ont abouti à des baisses des prix de produits de grande consommation, mais qui seraient compensées par une augmentation des prix d’autres produits, alors la lutte continue.


Quelles revendications et moyens de lutte ?


Ce mouvement rappelle la lutte de 2009 en Guadeloupe, qui s’était développée en grève générale. Cette grève massive avait gagné entre autres des mesures contre la vie chère. La lutte avait pu prendre une telle ampleur et gagner car les travailleurs étaient en grève et car le mouvement avait lié les revendications contre la vie chère à celles pour un emploi pour tous, l’augmentation des salaires et des services publics de qualité, donc contre la politique coloniale de l’État français. Ce sont des leçons à discuter dans la lutte actuelle !


Pour les travailleurs et la population de Martinique, de Guadeloupe et de tous les « Outre-Mer », une baisse durable et le contrôle des prix ne pourront passer que par la suppression des taxes coloniales et l’expropriation des monopoles privés de la grande distribution appartenant au békés, pour les placer sous le contrôle des travailleurs et des populations des Antilles.