Construisons une riposte de masse !

La victoire du non au référendum du 29 mai a montré la radicalisation des travailleurs et des jeunes contre les attaques du gouvernement et du patronat. Mais elle n’a pas été pour autant un arrêt ou ralentissement de l’offensive des capitalistes. Pour eux, il s’agit d’une véritable course de vitesse.

Article paru dans l’Egalité n°115

Le gouvernement craint plus que jamais la radicalisation montante et ressent bien sa propre fragilité malgré les coups médiatiques de Sarkozy, son objectif reste de faire passer un maximum d’attaques d’ampleur contre les services publics, les conditions de travail, les conditions de vie, et ce avant 2007 ! C’est l’aggravation à venir de la crise économique qu’il prépare : il s’agit avant tout de mettre la classe ouvrière à genoux pour pouvoir continuer à tirer des profits sur son dos dans un climat de stagnation économique.

Pour l’unité des travailleurs et des jeunes dans la lutte !

Des luttes locales pour les salaires, contre des plans de licenciements ou des fermetures d’usine se multiplient un peu partout. Ces luttes souvent très dynamiques, comme à Nestlé à Marseille, se tournent souvent vers des actions devant les tribunaux. Car les directions syndicales ne veulent pas organiser la riposte à une échelle plus globale.

Pourtant l’urgence est d’aller à l’unité entre les jeunes et les travailleurs et les chômeurs qui, sous des formes différentes, subissent tous la même offensive de fond. D’un côté on accélère la radiation des chômeurs de l’ANPE, et de l’autre on crée de nouveaux contrats encore plus précaires, pour à terme supprimer purement et simplement les CDI. De la même manière, la casse des conventions collectives est liée à la suppression programmée des diplômes nationaux. L’élargissement de l’apprentissage prévu dans la loi Fillon permettra d’envoyer des enfants de douze ans en apprentissage dans des lycées professionnels qui seront gérés par des représentants des entreprises locales. Une même logique derrière ces attaques: soumettre nos vies à la loi du profit pour enrichir encore plus les patrons.

Faisons de la grève du 4 octobre un tremplin pour nos luttes !

La colère montante et la conscience, de plus en plus présente chez les jeunes, les chômeurs et les travailleurs, qu’il va falloir un grand coup pour stopper De Villepin, Sarkozy et le Medef, oblige les directions syndicales à appeler à des actions massives et interprofessionnelles. La journée de grève du 4 octobre, appelée par tous les syndicats, est une première étape où les jeunes, les chômeurs, et les travailleurs du public et du privé peuvent se retrouver dans la rue pour donner un avertissement au gouvernement qu’on ne veut pas de sa politique au service des patrons et des riches. Cette journée de grève sera une réussite si nous la préparons dans les entreprises, les lycées, à la fac…

Mais il faut dès à présent construire la suite : seule une grève générale permettra aux jeunes, aux travailleurs, aux chômeurs, de posséder une arme offensive efficace contre le patronat et ses alliés du gouvernement. Cette perspective est à construire, mais nous devons compter sur nos propres forces et nous organiser au sein d’AG locales, de quartiers, de secteurs afin de discuter et de déterminer les modalités d’action, les revendications et les perspectives au mouvement. Cette mobilisation doit aussi être menée au sein des syndicats. C’est le seul moyen pour les pousser à prendre leurs responsabilités, et à ne pas les laisser nous balader de « journées d’action » en « journées de mobilisation » sans suite, et ainsi nous priver de réels moyens de lutte combatifs contre le gouvernement et le patronat.

Pour une nouveau parti des travailleurs !

Pour coordonner nos luttes et leur donner des perspectives nous avons besoin d’un outil politique, un parti des travailleurs qui défende exclusivement les intérêts des travailleurs et des jeunes sans compromission avec les représentants de la bourgeoisie. C’est un tel outil, qui lors des luttes ou en l’absence de lutte, pourra concrètement dans les quartiers, dans les entreprises, sur tous les lieux de travail, formuler une tactique pour qu’elles soient victorieuses. Cette question devra être au coeur des mobilisations. La Gauche révolutionnaire défendra ses propositions dans toutes les assemblées, dans les quartiers, les lycées et les entreprises et lors de la grève du 4 Octobre. Nous nous battons pour que la journée de grève du 4 Octobre ne reste pas sans lendemain, mais qu’elle nous permette de poser les bases d’une riposte d’ensemble des travailleurs et des jeunes contre la politique du gouvernement, et au delà pour en finir avec ce système de misère et d’exploitation.

Par Geneviève Favre