Construisons l’alternative au capitalisme

Les résultats des dernières élections régionales, en Avril 2004, ont confirmé le diagnostic du printemps 2003 : le rejet du gouvernement est majoritaire. Les travailleurs se sont servis de ces élections pour exprimer leur colère face à un gouvernement aux ordres du MEDEF qui a attaqué en priorité les plus faibles. Cependant, le vote n’a donné aucun piste aux travailleurs qui ne se sentent pas forcément plus forts pour lutter.

Article paru dans l’Egalité n°107

Le PS au ralenti

Le vote massif en faveur du PS ne signifie pas un retour de la confiance des travailleurs vers ce parti, à un moment donné, mais un moyen d’exprimer le rejet de la politique du gouvernement Raffarin. On ne peut pas dire que le programme du PS est changé. Toutes les propositions du PS vont dans le sens du compromis avec le patronat, que ce soit pour les privatisations ou la sécu. Ils s’opposent à la méthode du gouvernement mais pas au contenu de ses contre-réformes.

Le gouvernement continue ces attaques et beaucoup de travailleurs sont perplexes sur les possibilités réelles de lutter. Les travailleurs frappés par les attaques et les plus démunis tentent de se mobiliser mais les actions restent encore limitées et isolées. La faiblesse des syndicats et leur intégration dans les négociations des attaques accentuent la confusion politique.

LO/LCR en panne

Dans une telle situation, il y a la place pour une alternative clairement anticapitaliste et révolutionnaire. Les principales forces de l’extrême gauche (LO-CR) se contentent d’alliances électorales. Ces alliances ne sont pas suffisantes pour construire une vraie riposte face à ce gouvernement. Cela va encore plus loin, pour Olivier Besancenot de la LCR : « la politique du gouvernement Raffarin a été lourdement sanctionnée; la balle est maintenant dans le camp du PS ». A LO on regarde les électeurs de haut, « on peut penser que les électeurs qui par leurs idées, n’ont jamais quitté la mouvance sociale-démocrate sont revenus à leur vote traditionnel maintenant que le Parti socialiste est dans l’opposition et que c’est à la droite de supporter la déconsidération découlant des mesures impopulaires », dixit Arlette Laguiller. Cela revient à rendre les travailleurs responsables de leur défaite électorale, et pire encore sous entendre que tant que les électeurs ne sont pas des révolutionnaires convaincus il n’y a rien à faire.

Ni la LCR, ni LO n’ont tiré les leçons de ces élections, puisqu’elles continuent à séparer les élections des mobilisations. Il ne suffit pas d’espérer un « 3e tour social », une campagne électorale doit renforcer les mobilisations et les revendications de la classe ouvrière. C’est un pont vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs. La combativité et la radicalisation des masses en France souffrent d’un manque de prolongement politique ; de par leur approche électoraliste, LO et la LCR ont une fois de plus raté une occasion d’utiliser le potentiel présent afin de progresser vers la construction d’une alternative au PS et à ses alliés.

C’est aux travailleurs de reprendre le volant : pour un nouveau parti des travailleurs

Aucune orientation ne semble répondre aux difficultés de mobilisation, aux problèmes de perspectives dans les luttes et à l’alternative politique nécessaire face au système. Toutes les luttes buttent sur un même problème : celui de la possibilité de gagner. En effet, il n’y a pas eu et il ne pourra y avoir de victoire durable contre un gouvernement sur la Sécu ou les privatisations à la condition que les travailleurs s’organisent indépendamment de façon durable dans un parti clairement anticapitaliste.

Mais pour rendre cette perspective crédible, il faut dans le même temps donner des armes politiques aux travailleurs qui luttent déjà dans les mobilisations et dans les syndicats en proposant des campagnes concrètes pour dépasser les obstacles. C’est le sens de la campagne que nous mènerons durant les trois mois à venir : contre la politique gouvernementale et patronale, construisons les luttes, organisons une journée interprofessionnelle de lutte.

Pour sortir de l’ornière de l’alternance PS/UMP au gouvernement, il faut mettre en avant la possibilité d’une alternative au système capitaliste. Seul un outil tel qu’un parti nous permettra de le rendre concret auprès des travailleurs et des jeunes. Des débats et des initiatives pour construire cet outil doivent émerger. La Gauche révolutionnaire fait campagne dans ce sens pour un parti qui lutte pour une société débarrassée de la misère, du chômage et de l’exploitation, pour une véritable alternative démocratique au capitalisme : le socialisme.

Rejoignez- nous !

Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à discuter avec nous de la nécessité de ce nouveau parti des travailleurs, en se procurant notre déclaration et en nous contactant.

Par Virginie Prégny