Congrès du PS en juin 2025 : pour quoi faire ?

Mi-juin, le PS tiendra un nouveau congrès. Objectif affiché : être prêt pour l’élection présidentielle de 2027. Le débat de fond du congrès est très limité. L’enjeu pour les opposants : dégager Olivier Faure, le secrétaire actuel du PS.

Une coalition sans principes… mais pas sans cohérence idéologique

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, regroupe cette coalition anti-Faure. On y retrouve F. Hollande, H. Geoffroy maire de Vaulx-en-Velin, P. Brun, le jeune loup montant, souverainiste et populiste. Des individus qui, contrairement à ce qui se dit dans la « gauche de la gauche », ont une cohérence idéologique. Ils sont compatibles avec la politique de Macron. Mayer-Rossignol a ainsi déclaré que revendiquer la retraite à 60 ans n’est « pas de gauche » mais du populisme ! Ce n’est pas surprenant : là où ils dirigent des collectivités territoriales, ils servent avant tout les intérêts capitalistes.

Olivier Faure ou la fausse bataille pour l’unité

Faure n’a pas de programme, sauf celui de rester à la tête du parti. Or depuis 2017, il n’existe que par rapport à LFI. Faure essaie de maintenir sa centralité dans les accords avec le PCF ou EELV, ce qui arrange bien la direction droitière du PCF de Roussel… Il défend aussi une primaire à gauche. Comme d’habitude, le but est d’empêcher des candidatures qui permettraient une clarification politique à gauche sur le programme nécessaire pour battre Macron, le RN et les capitalistes.

Avec l’ union « de Ruffin à Glucksmann », Faure veut se donner des airs radicaux. Sans succès ! Non que cette alliance entre les deux opportunistes que sont Glucksmann et Ruffin ne puisse potentiellement pas voir le jour… Sait-on jamais ! Mais ni l’un ni l’autre n’ont de fond politique ou de base.
Boris Vallaud, l’outsider, se présente en raccommodeur d’un parti déchiré. Mais il n’a pas plus de programme sur lequel unir. Ce qui est donc certain, c’est qu’aucun ne portera les aspirations et les intérêts des classes populaires, des travailleurs et des jeunes face à Macron et au RN de Bardella ou Le Pen !

L’existence de la NUPES puis celle du NFP ont prolongé artificiellement l’idée que le PS, pourtant devenu parti bourgeois, aurait un rôle à jouer dans une vraie unité à gauche. Les militants sincères du PS, croisés dans les manifs de 2023 contre la casse des retraites, celles et ceux de la CFDT, qu’il influence, le savent bien : il faut un programme qui lutte pour en finir avec le capitalisme ! Et le PS ne le portera pas. Pour cela, il faut rompre avec ces dirigeants bourgeois et rejoindre la lutte pour un authentique parti de masse des travailleurs pour le socialisme.

Article paru dans l’Égalité n°228, par Leïla Messaoudi