Comment s’organiser politiquement face à Macron ?

Macron, LR et le RN avancent main dans la main pour faire payer la crise aux travailleurs, une fois de plus. Mais les travailleurs n’ont pas d’outil politique, pas de parti pour se regrouper, résister et lut­ter. Un des enjeux est d’avancer vers la création d’un nouveau parti des travailleurs, clairement anticapitaliste, proposant un pro­gramme socialiste face à la crise.

Quelle représentation politique pour les travailleur-ses et les jeunes ?

Grâce à la campagne électorale militante et aux propositions de loi pour augmenter le SMIC ou les re­traites, les députés de la coalition Nupes – et en particulier celles et ceux de la France insoumise (FI) – ont mis la question des salaires et de la vie chère au coeur du débat politique.Sans surprise, les propo­sitions de loi ont toutes été refu­sées. L’intervention des députés seule ne suffira pas pour stopper Macron. La FI pousse à l’organi­sation dune marche unitaire contre la vie chère, mi-octobre.

Transformer la Fi pour être à la hauteur des enjeux

Soirée électoral de la France Insoumise du 19 juin 2022. Photo d’Antoine Stouls

La majorité des jeunes et une partie des travailleur.ses ont voté LFI pour stopper Macron et sa politique tout en s’opposant au RN. Ils doivent trouver dans la FI une force politique combative, un cadre solide dans lequel militer. Elle ne peut rester la « simple » option électorale radicale qu’elle est pour toute une partie de la population. La France insoumise devrait appeler massivement à rejoindre ces rangs et se structu­rer plus efficacement. Localement des groupes d’action insoumis existent et sont le coeur militant de la FI. Les insoumis.es sont assez soudés et forment, d’une certaine manière, un parti par leur attache­ment à la FI et leur adhésion au programme de l’Avenir en Com­muwn porté par JL Mélenchon. Mais ça ne suffit plus. La situation politique exige une force politique ferme pour organiser celles et ceux qui luttent contre les politiques de Macron et des partis qui mènent la même politique. Pour cela, il faut pouvoir discuter du programme, décider démocratiquement des campagnes, des actions à mener et se coordonner.

Pour un parti de masse des travailleurs pour le socialisme !

Les travailleurs et la jeunesse ont besoin d’un outil politique qui les rassemble pour lutter contre le capitalisme. C’est le fonction­nement même du capitalisme qui amène à l’inflation, la guerre, la pauvreté ou encore la destruction de l’environnement. Dans les luttes actuelles pour des salaires décents, une santé et éducation de qualité ou encore une énergie abordable et propre, en fait, c’est la logique du système qui est en cause.

Les principaux secteurs de l’économie ne peuvent plus être la propriété de gros actionnaires et de multinationales. Il faut leur reprendre et les mettre en pro­priété publique, contrôlés et gérés par les travailleurs. En lien avec la population, ceux-ci pourraient planifier de manière démocra­tique quels investissements faire et comment développer ce qui est vraiment utile. En mettant fin à un système dont le seul objectif est de maximiser les profits pour une minorité, on pourrait gérer la société dans l’intérêt de la majo­rité. C’est cela, le socialisme. Un parti des travailleurs permettrait de discuter à une échelle large de la nécessité de cette nouvelle société, et de donner une vraie perspective politique aux luttes actuelles !

Tout comme la Gauche révolu­tionnaire participe aux débats sur le programme avec les militants insoumis, nous mettons en dis­cussion la nécessité d’un tel parti avec les travailleurs et en particu­lier dans les syndicats.

La Nupes peut-elle jouer un rôle ?

Dans les combats à venir, l’unité sera nécessaire. La création de la coalition électo­rale Nupes autour de la France insoumise en mai dernier a sou­levé un certain intérêt. Si dès la présidentielle, le PCF, le NPA et LO s’étaient joints à la cam­pagne pour Mélenchon, c’est sur des bases de classe que l’alliance aux législatives ce serait faite. Finalement le PS et EELV ont un groupe de député.es grâce à la NUPES. Les déclarations d’Oli­vier Faure du PS semblent plus à gauche que lorsque son parti sous Hollande a mis en place la casse du Code du travail et celle des services publics.

La Nupes peut-elle jouer un rôle combatif face au gourne­ment Borne-Macron ? Rien n’est moins sûr. Le programme par­tagé de la NUPES avec ses 650 mesures est très limité. Et cela tient au fait que le PS et EELV ne veulent pas en finir avec le capitalisme mais veulent le gérer en promettant de contrôler ses « excès ». A l’inverse, la FI a une telle audience car elle parle de lutter contre le capitalisme. C’est ce débat sur la nécessité d’un programme anticapitaliste et des moyens d’y arriver qu’elle doit poursuivre et animer. Or, beaucoup parmi les dirigeant. es NUPES n’ont en tête que les prochaines élections, euro­péennes et municipales. ils uti­lisent la NUPES pour un temps pour faire oublier les politiques anti-sociales qu’ils ont soute­nues ou pas contestées et celles qu’ils mettent souvent en place dans les villes ou départements qu’ils contrôlent. Ce n’est pas notre conception de l’unité. Elle doit permettre d’être plus forts, pas de diluer nos revendications. Il n’y aura pas de capitalisme à visage humain.