Carte scolaire : ou comment la bourgeoisie a découvert une nouvelle entrave à sa liberté

Les deux représentants les plus en vue du jeu politicien se sont attelés à faire disparaître une entrave insupportable a la liberté des Français, la carte scolaire.

Article paru dans l’Egalité n°122

Cette carte organise actuellement le fonctionnement du système scolaire. Le principe posé est que chaque enfant doit être inscrit dans l’école puis le collège de la circonscription dont il dépend. Dans les faits, les parents de la bourgeoisie et d’une partie des classes moyennes font tout pour échapper à ce système si pour leur malheur ils n’habitent pas au bon endroit (ce qui n’arrive pas si souvent). Ils ont alors recours directement au système privé ou obtiennent des dérogations par piston pur et simple ou par un jeu de choix d’options au collège et au lycée. Et il ne faut pas se le cacher, c’est bien pour échapper aux établissements trop populaires (même s’il n’y a aucun phénomène de violence).

Sarkozy et Royal proposent tout simplement de faire sauter cette carte soit en la faisant tout simplement disparaître, soit en permettant un choix limité. Ils sont donc de fait d’accord, même s’il y a des nuances, pour amplifier, et aggraver les phénomènes de concurrence dans le système éducatif. Et pour appuyer leur propagande, ils osent s’appuyer sur l’existence de  » ghettos scolaires « .

Donc la solution serait de concentrer encore plus les difficultés, puisque tous ceux qui en ont les moyens pourront avoir le choix, mais en ce qui concerne les enfants de travailleurs précaires, aux bas salaires, on se garde bien de dire ce qu’ils pourraient faire.

S’il y a bien un reproche à faire à cette carte, c’est bien plutôt le fait qu’elle ne tienne quasiment pas compte des situations économiques et sociales car les classements ZEP n’apportent que des moyens très limités (et encore quand ils sont respectés). Celle-ci doit être défendue dans l’immédiat car la bourgeoisie, par sa démagogie, ne fera qu’aggraver les choses pour les enfants des travailleurs, car la mise en concurrence sera avant tout sur leur dos, par exclusion sociale et concentration dans des lieux bien éloignés des bourgeois.

Mais il y a bien des mesures essentielles et urgentes, notamment pour les quartiers populaires comme :

– la scolarisation réelle de tous les enfants en maternelle avec réduction drastique des effectifs en classe

– la création massive d’emplois statutaires dans l’encadrement des élèves, de l’enseignement mais également des infirmières, médecins et psychologues scolaires

– une reconstruction/réhabilitation des établissements et des quartiers populaires

Les batailles pour l’école publique, le logement, l’emploi sont liées mais pour les réussir il est bien nécessaire de s’organiser et de construire les outils nécessaires pour faire aboutir nos exigences. Avec la Gauche Révolutionnaire, bâtissons ce grand parti qui nous fait tant défaut.

Par Olivier Ruet