Bush nous exécute tous avec l’effet de serre

Les spécialistes sont de plus en plus nombreux à considérer que, sur la plupart des régions de la planète, les climats évoluent très rapidement . Par-delà les événements exceptionnels (tornades, inondations catastrophiques, sécheresses prolongées etc) qui ont toujours existé, il y a des changements incontestables dans les moyennes sur 10 ans ou sur 50 ans par rapport à ce qu’elles étaient avant la révolution industrielle. Et ces évolutions sont beaucoup plus rapides que celles qui ont eu lieu au cours des âges géologiques où il avait fallu des dizaines de millénaires pour que de tels changements s’opèrent.

Article paru dans l’Egalité n°87

Et, de l’avis général, c’est l’émission massive de gaz « à effet de serre » tels que le méthane ou le CO2 par les activités humaines qui entraîne ce réchauffement général moyen de la Terre qui d’ailleurs pourrait ultérieurement se traduire ici ou là par un refroidissement si, par exemple, le Gulf-Stream changeait de parcours et ne venait plus réchauffer le nord-ouest de l’Europe.

Pour éviter que la fonte de la banquise et des glaciers polaires ou continentaux n’engloutisse quantité d’archipels coralliens et de plaines côtières basses, pour ralentir des changements climatiques auxquels la nature comme les hommes n’arriveraient pas à s’adapter sans dommages graves, il est donc urgent de diminuer l’envoi dans l’atmosphère de gaz produits par l’agriculture, l’industrie, le chauffage et les transports et qui y retiennent trop de la chaleur venue du soleil ou de nos activités. Pressés par les scientifiques, les gouvernements de la planète s’y étaient engagés à l’occasion de diverses conférences internationales, notamment celle de Kyoto.

Et puis, en novembre dernier, à défaut d’être élu par la majorité des citoyens américains ou même par la majorité de ceux qui se sont déplacés pour voter, G.W. Bush a été plébiscité par les pétroliers de son Texas d’élection. Leurs intérêts et ceux des industriels US lui importent beaucoup plus que ceux de la masse de ses concitoyens et à plus forte raison que ceux des habitants du Bangladesh. Il ne se considère donc pas engagé par les décisions de Kyoto et refuse de réduire le gaspillage d’énergie caractéristique du mode de vie et de production américain.

Et si l’on boycottait les pétroliers US ?

Pour la plupart , les autres gouvernements critiquent cette attitude, mais évidemment pas trop fort, y compris notre nouvel environnementaliste en chef Jacques Chirac, pour ne pas indisposer la super-puissance impérialiste. Ce qui est le plus consternant, c’est la passivité des écologistes qui, dans leur ensemble, font passer leur hostilité au nucléaire avant la lutte contre l’effet de serre. En France, par exemple, les Verts ont refusé de faire une démarche commune avec le PCF, la CGT et le MNLE (Mouvement national de lutte pour environnement) en direction de l’ambassade des USA et, ce qui est plus grave, sans rien faire d’autre.

Il y aurait pourtant matière pour organiser un autre boycott : celui des stations Esso et Mobil. Et si l’on ne veut pas favoriser du coup Totalfina-Elf, Shell et BP qui ont aussi pas mal de pollutions sur la conscience, on peut aussi privilégier chaque fois que c’est possible les transports en commun qui consomment moins de carburant que les véhicules à moteur individuels. On y serait fortement encouragés s’ils étaient gratuits comme nous le réclamons depuis des années.

Par Jacques Capet