Macron et Agnès Buzyn, la Ministre de la Santé, ont annoncé « réfléchir » à mettre en place une deuxième journée où on travaillerait sans être payé ou qu’on devrait rattraper, comme le lundi de pentecôte. Pour la blague, cette nouvelle journée de « solidarité », servirait à financer l’aide aux personnes handicapées et aussi aux plus âgés… vous savez, ceux-là même que Macron et sa clique viennent de dépouiller, les premiers d’une baisse voire d’une suppression de leur allocation AAH pour près de 25 % d’entre eux (celles et ceux qui vivent en couple), les seconds d’une augmentation de la CSG qui a fait baisser leurs pensions de retraite de 25 € par mois (oui mais seulement pour les privilégiés qui gagnent plus de 1200 € brut par mois, les richards !).
Demain Macron nous fera-t-il bosser la moitié de l’année gratos pour pouvoir taxer encore plus les vieux et les handicapés ? La journée de « solidarité » c’est 30 milliards de salaire non payé aux travailleurs depuis sa création par Raffarin en 2004. Mais tous ces milliards servent-ils vraiment à améliorer le quotidien des personnes dépendantes et handicapées ? La réponse peut se trouver dans les récentes grèves dans les Ehpad (maisons de retraite), qui ont révélé les conditions terribles dans lesquelles vivent les anciens qui y résident et dans lesquelles travaillent les personnels qui se démènent tant bien que mal avec ce manque de moyens. De plus, selon le président de l’association nationale des directeurs au service des personnes âgées, cette mesure est largement insuffisante, elle abonderait la caisse spéciale de 1,5 à 2 milliards d’euros chaque année alors qu’il en faudrait plutôt dix.
Sinon, on peut parler un peu de chiffres : les « aides publiques » dans les poches des entreprises (il y a plus de 2000 « dispositifs »), ça fait 200 milliards d’euros par an. Alors peut-être que cet argent qui profite aux actionnaires des grands groupes pourrait servir à financer des services publics de qualité et des bonnes (voire même excellentes, soyons fous) conditions de vie pour les handicapés et les retraités ? Encore faudrait-il que ça intéresse ce gouvernement. L’objectif, pourtant, est clair : c’est une mesure de plus qui vise à nous faire croire que c’est à tout le monde, sauf aux riches, de payer. Les vieux sont maltraités, y a pas assez de sous pour s’en occuper ? On va en profiter pour exploiter encore un peu plus ces travailleurs qui ne sont pas « solidaires » : faisons-les bosser gratos !