« Bloquons tous » : Grève de solidarité à Gaza

La classe ouvrière italienne commence à occuper une place centrale dans la lutte pour mettre fin au génocide brutal infligé au peuple de Gaza par l’État israélien. Mi-août, la flottille Global Sumud, qui vise à briser le blocus israélien de Gaza, a accosté à Gênes. Des travailleurs de toute la ville ont collecté des tonnes de matériel humanitaire pour les envoyer à Gaza, où l’État israélien utilise la famine comme tactique militaire contre les Palestiniens en plus de sa politique de la terre brûlée visant à tout détruire.

Article paru en anglais sur le site de notre parti international le 23 septembre.

Lundi 22 septembre, le syndicat radical USB (Union Syndicale de Base) et d’autres syndicats ont appelé à une grève générale sous le slogan « Bloquons tout ». Les ports ont été bloqués, notamment dans les bastions de l’USB de Gênes et de Livourne, ainsi que dans de nombreuses autres villes. D’autres secteurs se sont également mis en grève. La grève dans le réseau ferroviaire a débuté dimanche soir à 21h pour 24 heures, entraînant de fortes perturbations sur les trains nationaux et l’absence totale de trains locaux ou régionaux dans certaines villes et régions. L’USB a appelé tous ses membres des secteurs public et privé à la grève. D’autres fédérations syndicales, comme la CUB (Confédération Unitaire de Base), ont fait de même.

À Rome, plus de 100 000 personnes ont défilé et de nombreuses autres manifestations ont eu lieu dans 81 autres villes, avec 50 000 manifestants à Milan, Florence, Bologne, Turin et Venise. Nombreux sont ceux qui ont réclamé un blocage total si la Flottille est empêchée d’accomplir sa mission. Ces manifestations ont reçu le soutien de lycéens et d’étudiants.

Les dockers membres de la fédération syndicale USB ont promis que si la flottille était attaquée ou si l’aide n’était pas reçue par les Palestiniens, ils ne chargeraient ni ne déchargeraient aucune cargaison commerciale ou militaire vers Israël. Gênes est l’un des principaux ports d’Italie. Cet engagement a été pris devant une manifestation massive de Génois. Deux semaines plus tôt, le 30 août, plus de 50 000 personnes avaient défilé dans les rues de Gênes pour manifester leur solidarité avec les dockers et le peuple de Gaza.

Le 11 septembre, 600 travailleurs et jeunes se sont réunis pour planifier des actions et écouter les dirigeants des dockers de la ville. Guido Lutrano, dirigeant de l’USB, a appelé les autres syndicats à « concentrer leurs grèves sur le 22 septembre ».

Pression

La mobilisation massive des travailleurs dans cette grève exerce une pression sur tous les secteurs de la société. L’une des plus grandes fédérations syndicales, la CGIL (Confédération Générale italienne du Travail), n’a pas soutenu l’appel du 22 septembre, mais a organisé une action de quatre heures auprès de ses membres le vendredi 19 septembre. À Naples, les membres de la CGIL ont rassemblé plus d’un millier de personnes en fin d’après-midi.

Les travailleurs exercent désormais une pression croissante sur le gouvernement italien d’extrême droite. Ils ont exigé la fin de tous les liens militaires avec Israël et un soutien total à la flottille pour atteindre ses objectifs. Comme l’a déclaré un dirigeant enseignant de l’USB : « Arrêtons notre gouvernement… Cette journée nous donne de l’espoir.» La grève a permis de réunir toutes les revendications des travailleurs contre le gouvernement en une seule lutte de masse.

Cette grève générale a été l’occasion pour les travailleurs de discuter de la manière dont ils peuvent mettre fin au gouvernement brutal d’extrême droite de Meloni ; comment les syndicats peuvent-ils constituer une liste de candidats pour les remplacer et quelle devrait être la politique et le programme ainsi que la centralité des idées du socialisme. Ils ont également noué des liens avec les syndicats d’autres ports méditerranéens, comme Athènes, Marseille et Tanger. Un lien international, non seulement avec les dockers méditerranéens, mais aussi avec les travailleurs du canal de Suez, des ports exportateurs de pétrole du Golfe et d’autres ports du monde, par une action de solidarité similaire, peut mettre fin à la guerre génocidaire à Gaza.

La grève générale du 22 septembre peut réveiller le géant endormi de la classe ouvrière italienne organisée, non seulement sur la question clé de la Palestine, mais aussi pour mettre fin à l’austérité en renversant leur propre gouvernement et en luttant pour un gouvernement ouvrier qui mettra en place des politiques socialistes au bénéfice de la classe ouvrière.