Armement : Quand Georges s’en va-t-en guerre…

La ressemblance entre Dark Vador dans le film Star Wars et le président Bush Jr. est remarquable. Tous les deux préfèrent un projet militaire ambitieux alors qu’une grande partie de la population vit dans la pauvreté et et ne peut subvenir à ses besoins vitaux.

Article paru dans l’Egalité n°88

L’Union Européenne est elle aussi engagée dans un projet de prestige militaire. La construction d’une armée européenne, qui doit être prête en 2003, est aussi coûteuse que le bouclier anti-missiles de Bush Jr. Tout cet argent n’aurait-il pas mieux été dépensé à la construction de logements sociaux, au développement d’un meilleur système éducatif, et à l’extension des services publics ?

Le projet ‘Star Wars’ de Bush, la construction d’un grand nombre de boucliers anti-missiles, n’est en fait pas nouveau. Dans la période 1970-1985 la construction de ce bouclier était pour certains présidents, entre autres Nixon, la réponse à la guerre froide. Heureusement les deux camps avaient signé en 1972 un traité qui rendait tout cela assez difficile. Avec la chute du Bloc stalinien, la fin définitive de la guerre froide, l’OTAN entrait dans une crise d’identité. Pendant la guerre froide c’était un point d’appui de l’Ouest dont le grand ennemi était le Pacte de Varsovie avec l’URSS. Après la chute de l’URSS, l’OTAN a recherché de nouvelles tâches et missions : des missions humanitaires. L’exemple le plus récent d’une intervention humanitaire de l’OTAN est celle au Kosovo. Quant à la question de savoir si on peut considérer les bombardements comme une intervention humanitaire, je vous laisse le soin d’y répondre.

Le démantèlement de l’OTAN n’a jamais été évoqué : les groupes de pression économiques et politiques, et les dirigeants militaires sont trop alliés aux Etats Unis. Les producteurs d’armes soutiennent les campagnes électorales des présidents et les grosses pointures militaires, comme le général Powell, deviennent ministres. Pour garantir les profits sur la production d’armes l’OTAN doit rechercher de nouveaux ennemis pour que la course à l’armement puisse redémarrer. Ainsi Willy Claes (ex secrétaire général de l’OTAN et l’un des dirigeants du PS belge, qui a démissionné à cause d’une affaire de corruption) a été l’un des premiers à reprendre l’expression « Etats brigands » ; des Etats qui représentent une menace directe pour les EU et l’Europe, comme l’Irak, l’Afghanistan, la Corée … La guerre du Golfe a été la première intervention militaire contre un état dangereux (aux yeux de l’OTAN). Malgré le fait que nous ne soutenons pas de tels régimes dictatoriaux, il faut quand même reconnaître que les dirigeants politiques et militaires ont recherché une raison, bien vendable à travers les médias, pour justifier le maintien de l’OTAN. Il était clair qu’ils ne pouvaient pas avouer ouvertement que c’était pour garantir les profits de quelques capitalistes. De plus ils ont eu, eux aussi, leur part du gâteau.

Le bouclier anti missiles de Bush, et il n’est pas improbable qu’il va couvrir aussi l’Europe, doit garantir la défense contre ces Etats soit-disant dangereux. Inutile de préciser que la campagne électorale de Bush était co-financée par les groupes de pression de l’armement. Le bouclier permet aux Etats-Unis d’utiliser les armes nucléaires sans être attaqués eux-mêmes et ils ont déjà menacé de le faire. Une nouvelle génération d’armes nucléaires est en préparation : les  » mini-nukes « . De petites bombes nucléaires qui peuvent être utilisées comme armes conventionnelles. L’Europe elle aussi ne serait pas contre un tel bouclier de missiles et a été très engagée dans les tests nucléaires comme la France à Mururoa. Après la visite de Bush il était clair que les dirigeants des gouvernements européens seraient déjà plus favorables à un tel bouclier, de même qu’ils sont déjà un peu moins favorables aux accords de Kyoto.

L’armée européenne sera installée sous le nom de  » force d’intervention humanitaire « . Dans cette armée 7 pays, dont la Belgique, seront responsables du Transport militaire aérien. Début juin le gouvernement belge à donc déjà acheté sept grands avions de transport d’une valeur de 55 milliard BEF (10 milliards FF). Mais ce que l’armée européenne fera vraiment dans le futur c’est défendre les profits des capitalistes dans les pays en dehors et au sein de l’Europe ainsi que de réagir contre tout ceux qui veulent nuire à ces intérêts. L’OTAN, les Nations Unies, l’armée européenne… sous couvert d’actions humanitaires défendront toujours les intérêts des capitalistes, souvent sur le dos du mouvement ouvrier.

La seule réaction qui puisse faire contrepoids c’est la construction d’un parti ouvrier international qui lutte pour la solidarité, l’internationalisme, contre le capitalisme et qui rejette le nationalisme. Avec Résistance Internationale (la campagne anti-mondialisation du Comité pour une Internationale Ouvrière) nous voulons expliquer que la lutte ne doit pas être menée contre les autres nations, mais que les travailleurs de tous les pays doivent se réunir afin de lutter ensemble contre le capitalisme.

Par Koenraad De Pauw (MAS/LSP, organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire en Belgique)