Après la condamnation du RN, comment les battre politiquement ?

Des élus du Rassemblement national, dont Marine Le Pen, leur candidate depuis 2012, ont été condamnés pour détournement de fonds publics, notamment à l’inéligibilité.

Depuis , le RN crie à la « censure » et au « complot », accusant des juges « rouges » d’empêcher leur candidate de se présenter à la présidentielle. On verra bien. Mais leur opération de com’ est particulièrement révoltante quand on sait que ce parti revendique la tolérance zéro… quand il s’agit des jeunes et des travailleurs.

Le RN affaibli ?

Cette condamnation va impacter ce parti aux finances instables et en manque de cadres. L’incompétence des candidats RN aux législatives a montré que ce parti n’avait pas une structure si solide. Depuis des mois, des tensions internes agitent le RN. Bardella, jeune arriviste, veut succéder à Le Pen pour faire sa carrière politique. Il défend une ligne économique plus libérale et cherche à rassurer le grand patronat, tient un discours plus identitaire et un ton ultra sécuritaire. Bardella espère en fait profiter de la condamnation de Le Pen pour prendre sa place aux prochaines élections présidentielles. Tandis que Le Pen reste sur une ligne plus populiste, espérant continuer à attirer vers le RN des travailleurs écœurés par la politique de Macron et du PS avant.

Ce n’est pas pour autant que cela va suffire à battre le RN et ses idées. Elles sont en partie défendues par Macron et Retailleau. Et les idées réactionnaires, racistes et nationalistes sont défendues aussi par les autres partis bourgeois. Ainsi, les classes dirigeantes espèrent maintenir leur domination, pour freiner le fait qu’on se révolte contre eux ensemble.

Comment lutter contre le RN ?

Le fait qu’une partie des jeunes et des travailleurs se tourne vers le RN est avant tout dû l’absence de perspectives face à la dégradation des conditions de vie. Il manque un programme politique solide qui représente les intérêts des travailleurs, et nous renforce pour en finir avec Macron et sa politique. Un programme qui offre la perspective d’une autre société pour laquelle lutter face au système capitaliste : une société socialiste qui en finit avec l’exploitation, les discriminations et répond aux besoins de la majorité de la population.

Une partie des jeunes, des travailleurs, issus de l’immigration ou pas, souvent mobilisés par LFI, a voté NFP l’an dernier. Mais c’est faute d’autre chose. Car du PS, les plus déterminés n’en attendent pas grand chose. Sa politique de casse des droits sociaux a permis et permet encore localement au RN de monter électoralement. Donc, une union de la « gauche » qui ne rompt pas avec toutes les politiques antisociales et qui prétend défendre à la fois les travailleurs et les patrons ne stoppera pas le RN. Elle nous enverrait dans le mur. Le populisme de droite profite de l’absence d’une politique combative. À nous de construire cette alternative à travers un parti de masse de lutte des travailleurs et des jeunes qui lutte contre le capitalisme et pour le socialisme !

Article paru dans l’Égalité n°228, par Léon R.