Pakistan, Inde, Etats-Unis… Construire la lutte contre la guerre

En France aucune initiative d’envergure n’a encore été prise contre la guerre, le racisme, et notamment le plan Vigipirate. Le collectif  » Faut Réagir  » avec de petits moyens, a réuni plusieurs centaines de personnes au Trocadéro à Paris le 22 septembre pour essayer de créer un précédent et pousser les organisations à réagir mais celles ci doivent être trop occupées à préparer les présidentielles voire même, pour le PCF, à envoyer un message de soutien au peuple américain et à ses dirigeants !

Pourtant c’est une guerre qui se prépare. Et il va falloir s’y opposer. Aucune des guerres menées par les impérialistes n’a été une guerre juste. A chaque fois des intérêts économiques ou géo-politiques sont en jeu. Mais comme ils ne peuvent quand même pas se permettre de dire :  » nous faisons la guerre pour que nos oléoducs ou nos gazoducs soient en sécurité « , ils se trouvent toujurs un prétexte, hier la  » démocratie  » contre la dictature, aujourd’hui la  » démocratie  » contre le  » terrorisme « , ou encore  » le bien contre le mal « .

Les populations afghanes et d’autres populations de la région risquent de payer de leur vie les représailles militaires conduites par Bush et soutenues par Blair, Chirac-Jospin etc.

Face à cette guerre, c’est une mobilisation internationale qu’il faut. Les différentes sections du Comité pour une internationale ouvrière, auquel la Gauche révolutionnaire est affiliée, luttent dans ce sens.

Au Pakistan, nos camarades de l’Unified Socialist Party font savoir que seuls les intégristes ont réellement pris part aux activités anti américaines, ce qui ne représentent pas de larges couches de la population. Cependant, une majorité soutiendrait l’Afghanistan en cas d’attaque par les USA.

En Inde, les sentiments anti musulmans ont été réactivés par les événements du 11 septembre, et la presse se fait l’écho des nombreuses déclarations, notamment de Collin Powell parlant d’aider le Sri Lanka à régler le problème tamoul, ou de chasser les intégristes qui mènent la guerre au Cachemire. Mais beaucoup d’événements (comme la fuite dans un abris souterrain de Bush) ne sont pas rapportés en Inde. La gauche officielle ne fait guerre autre chose que de pousser le gouvernement indien à ne pas prêter de base aériennes aux USA.

Un peu partout des rassemblements importants se sont produits, et les militants des différentes sections y ont pris la part la plus active possible. En Australie, une première manifestation a rassemblé 2 000 personnes à Melbourne, et nos camarades du Socialist Party rapportent qu’une mosquée a été brûlée à Brisbane.

En Allemagne, nos camarades du Sozialistische Alternative Voran ont organisé ou participé à des manifestations, et même des grèves étudiantes ou lycéennes contre la guerre. Une manifestation de 10 000 personnes a déjà été organisée à Berlin et nous préparons une grève dans les lycées et les facs pour le jour où commenceront les bombardements.

Mais c’est bien sûr aux USA que la situation est la plus complexe et la plus tendue. Les attentats ont eu comme résultat une vague idéologique énorme en faveur de représailles et il y une réelle montée du racisme. Très rapidement des actions ont été organisées impliquant notamment des jeunes. A New York, nos camarades de Socialist Alternative ont organis plusieurs actions : un meeting contre le racisme, pour expliquer les causes réelles des attentas dans les syndicats ou sur les lieux de travail, des actions de solidarité avec la communauté musulmane etc. La classe ouvrière à New York est choquée, et plus sous le coup de la douleur d’avoir perdu ses proches que dans une hystérie pro-représailles. A Oberlin un meeting dont nous étions co-organisateurs a rassemblé 500 personnes. A San Francisco, l’activité anti guerre a commencé très rapidement, une première manifestation de 2 500 personnes s’est tenue à Berkeley. Nous organisons de nombreuses réunions publiques qui rassemblent à chaque fois beaucoup de jeunes et de membres des communautés immigrées.

Partout aux USA, nous défendons les mots d’ordre : Non à la guerre ! Non à la criminalisation des arabes et des immigrés ! Défendons nos libertés civiles et nos droits démocratiques !

Il est clair que l’administration Bush va se servir du prétexte de la lutte contre les  » terroristes  » pour permettre à sa police d’avoir encore plus les moyens de contrôler la population. L’enjeu est important de gagner à la lutte une majorité de la population encore sous le choc des évènements du 11 septembre mais qui soutient les représailles parce qu’aucune autre alternative ne lui est présentée.

A la manifestation anti guerre du 29 septembre à Washington 25 000 personnes ont défilé contre la guerre.