Acharnement répressif contre des lycéens mobilisés contre les E3C

Lors des mouvement de refus des E3C qui se sont organisés partout en France en janvier et février, beaucoup de lycéens ont subi des pressions, des menaces voire des intimidations de la part des personnels de direction. Au lycée Hélène Boucher de Paris (20è), l’un des rares lycées où les lycéens ont complètement empêché l’organisation des épreuves, la direction de l’établissement a franchi un cap. Non contente d’avoir appelé des renforts policiers pour tenter de forcer les lycéens à passer les épreuves (le 6 février), elle a ensuite convoqué des conseils de discipline contre certains élèves. Elle a personnellement porté plainte contre 2 d’entres eux ;  les sanctions du conseil de discipline ne devaient pas être assez sévères à son goût. 

Pour rappel, les lycéens avaient organisé un blocus, levé par les forces de police. Ils ont ensuite organisé un sit-in dans le hall du lycée puis une déambulation dans les couloirs avec quelques pétards et fumigènes. Très peu d’élèves voulaient passer les E3C et la proviseure était prête à faire accompagner les lycéens par les forces de police jusque dans les salles d’examen ! Le rectorat lui a finalement imposé d’annuler les épreuves.

Après le confinement, les parents d’élèves et les enseignants l’ont enjoint à revenir sur sa décision afin d’apaiser le climat, mais ils ont obtenu une fin de non recevoir. Deux lycéens ont donc été convoqués au commissariat du 20è arrondissement de Paris pour répondre des accusations de mise en danger de la vie d’autrui (pour l’utilisation de fumigènes) et de dégradation de mobiliser public (4 vitres ont été cassées), actes dont il n’est pas sûr qu’ils soient personnellement responsables et pour lesquels ils sont déjà passés en conseil de discipline. Ils ont été mis en garde à vue lundi 29 juin et ont finalement écopé de 10 heures de travaux d’intérêt général.

Ces méthodes répressives deviennent la règles de plus en plus souvent contre ceux, jeunes ou travailleurs, qui s’opposent aux attaques du gouvernement. Il y a une volonté assumée de faire taire les oppositions et de tuer dans l’œuf toute tentative de contrer les plans de casse des capitalistes et des politiciens à leur service. Rien que la semaine dernière, en Île-de-France il y a eu une dizaine de comparutions (conseils de disciplines ou convocations au commissariat) contre des jeunes et des travailleurs qui se sont mobilisés cette année.

Alors que le soutien pour le gouvernement s’effrite de plus en plus dans la société, comme viennent de le montrer le résultats des élections municipales, ce pouvoir renforce la répression et les mesures autoritaires. Les attaques vont être de plus en plus intenses (casse du droit du travail, des services publics, lois liberticides…) et il est nécessaire que les travailleurs et jeunes en lutte anticipent sur les risques de répression. Ces questions doivent être discutées en AG, en comités de grève et dans les syndicats pour que mettre en place les moyens de nous protéger  et nous défendre collectivement.

Par Virginie Prégny