Le premier mai en Italie a une nouvelle fois été une démonstration de force des travailleurs et des organisations syndicales. Dans toutes les grandes villes, des centaines de milliers de manifestants ont défilé contre les bas salaires et la précarité. Cette année ces manifestations prennent un caractère particulier.
Article paru dans l’Egalité n°107
D’abord dans le contexte de la guerre en Irak, d’où les manifestants demandent le retrait des troupes italiennes. C’est une idée tellement majoritaire dans le pays que même les dirigeants des partis centristes ont appelé à ce retrait. Ensuite, ce sont les 5000 travailleurs de Fiat Melfi, dans le sud de l’Italie, qui sont entrés dans une grève dure. Dans cette usine soi-disant modèle, les travailleurs sont payés 20% de moins que dans les autres usines Fiat, les conditions de travail y sont ignobles (par exemple, 15 nuits de travail consécutives sans jour de repos). Les travailleurs ont pris en main leur lutte, ils se sont organisés en Assemblée générale permanente, élisant leurs représentants. Ils organisent des piquets de grève et sont montés au siège de Fiat à Rome. Face à eux, le gouvernement a envoyé les policiers qui ont attaqué et blessé les travailleurs. Il faut citer encore la grève générale des travailleurs des industries mécaniques et une grève de deux jours dans la compagnie aérienne Alitalia où un plan « social » va supprimer 1 100 emplois directs et 2 100 emplois indirects.
Le gouvernement Berlusconi est encore une fois en position difficile. Mais encore une fois, les perspectives manquent pour que la lutte des travailleurs s’organise à plus grande échelle et parvienne à son renversement. C’est pourquoi en Italie aussi, nos camarades de Lotta per il Socialismo militent pour la construction d’un parti des travailleurs.
Par Pascal Grimbert