Sarkosite aiguë à la fac de Lille 3

Depuis peu, l’Université Charles de Gaulle de Lille s’est dotée d’un système de vidéo surveillance. Selon le président de l’Université cela répond à une nécessité due à des agressions, vols etc… Outre l’installation frauduleuse de ces caméras et l’atteinte aux libertés individuelles (on habitue les gens à ce que chacun de nos gestes soit épié), ce nouveau dispositif doit nous faire nous interroger sur un certain nombre de choses.

Article paru dans l’Egalité n°100

Il est vrai que la fac était le lieu d’un certain nombre d’agressions et même d’un viol. Mais est-ce que les caméras défendent vraiment les étudiants ? Je ne pense pas. Nombreuses sont les études qui ont montre que ces dispositifs ne faisaient que déplacer le problème.

Doit-on répondre aux problèmes de violence, d’insécurité par un système « tous coupables » ? à l’heure où le gouvernement supprime des postes de pions, d’IATOS(personnels techniques), ceux ci auraient préféré des embauches supplémentaires, car ils ne sont pas assez nombreux. Notamment en ce qui concerne la sécurité, ils nous ont confié que les caméras étaient la plus mauvaise solution aux problèmes d’insécurité mais qu’ils la préfèrent a rien du tout même s’ils réclamaient des postes en plus. Ils ont même ajouté que, malgré ce dispositif, ils étaient impuissants devant des actes de violences car le temps qu’ils interviennent il peut se passer beaucoup de choses et parfois ils étaient beaucoup moins nombreux que les agresseurs alors que faire ?

Nombreuses sont les femmes qui voient ce dispositif d’un bon oeil, car elles se sentent en sécurité (notamment par rapport au viol). A celles-ci je leur répond que je ne me sens pas en sécurité dans une société où la femme ne peut pas vivre en toute liberté. Dois-je me balader avec une caméra sur la tête pour me protéger ? ou mettre un voile ou me cacher ?
Qui plus est, plus on installe des systèmes de ce type, plus on déresponsabilise les gens par rapport aux problèmes d’agression : il y aura toujours quelqu’un d’autre pour intervenir puisque c’est  » surveillé « .
Non non et non ! pour lutter contre l’insécurité c’est contre la misère, les discriminations qu’il faut lutter et ce n’est pas en diminuant la prévention.

Par Faustine Ottin