Les dernières prises de territoires à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) par le Mouvement du 23 mars (M23) soutenu par le gouvernement rwandais, marque une escalade. La menace de marcher sur Kinshasa, la capitale de la RDC et de renverser le gouvernement actuel de F.Tshisekedi est prise très au sérieux par les élites congolaises. Ce dernier est co-responsable de l’escalade puisqu’il s’appuie sur une rhétorique nationaliste anti-rwandais et encourage la formation de milices anti-rwandaises depuis 2023. La guerre civile qui a suivi le génocide Tutsi/ Hutu au Rwanda s’est déportée dans l’Est.
En réponse aux combats, d’autres groupes de population de l’Est de la RDC se sont armés pour se défendre au fil des ans. La région n’est pas dans un état de « guerre totale » entre populations civiles armées et mobilisées. La petite taille des différents groupes armés et milices est frappante par rapport à la population d’environ vingt millions d’habitants des trois provinces de la RDC touchées par le conflit.
En RDC et au Rwanda, la domination coloniale directe et sanglante a été suivie d’interventions impérialistes. Les puissances impérialistes jouent un rôle crucial dans le renforcement de ces éléments dans leur recherche d’alliés locaux pour faire avancer leurs intérêts géopolitiques et économiques.
Développement du conflit
La RDC possède d’énormes richesses minières. La grande majorité qui est extraite nécessite un fort investissement de capitaux. C’est généralement la collaboration entre des entreprises publiques congolaises et des multinationales basées dans des pays impérialistes qui le permet.
Ce n’est pas un hasard si le M23 et le régime rwandais-FPR ont choisi les premières semaines de la présidence de Trump pour lancer une nouvelle offensive majeure. En Ukraine, Trump a lié la poursuite de l’aide US au droit d’accès aux ressources en minerais. Cela donne une indication de la base sur laquelle l’impérialisme américain peut aborder le conflit en RDC. L’Union européenne et le gouvernement britannique apportent une aide et un soutien diplomatique considérables au régime rwandais-FPR, en partie pour s’appuyer sur lui comme contrepoids à l’influence croissante de la Chine dans la région.
Briser le cycle de la guerre
Les organisations de masse et les partis des travailleurs, des masses pauvres des villes et des campagnes, des petits agriculteurs et des jeunes sont la clé pour briser ce cycle.
En RDC et au Rwanda, des organisations et partis de masse pourraient les unir autour de l’objectif de remplacer les gouvernements de Kinshasa et de Kigali par des gouvernements de travailleurs et de pauvres. Ces gouvernements devraient être armés de programmes socialistes, y compris des programmes de nationalisation des vastes richesses minières de la région, sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés, et des programmes visant à résoudre la question foncière. La classe ouvrière et ses organisations dans les pays impérialistes doivent faire campagne contre le soutien politique et militaire apporté par les gouvernements impérialistes aux élites de la RDC, du Rwanda et de la région.
Article paru dans l’Égalité n°227
