Quelles libertés d’expression dans l’Education ?

Le terrible meurtre du professeur Samuel Paty à Conflans est celui d’un enseignant tué dans l’exercice de son métier par un fanatique religieux islamiste. Ce courant d’extrême droite, archi minoritaire, est dangereux. Mais il n’est pas le seul. Les fondamentalistes chrétiens qui passent leur temps à s’opposer aux cours sur l’évolution des espèces, l’extrême droite politique qui s’oppose aux grèves et protestations des lycéens ou étudiants sont également des éléments de cette mosaïque de courants qui veulent une société dictatoriale.
Les réseaux sociaux sont devenus un champ de bataille de la haine : insultes, harcèlement des personnes, mensonges… Toute une logique de destruction des individus, basée sur des méthodes d’extrême droite, a envahi jusqu’à des milieux militants qui se prétendaient de gauche qui aujourd’hui reprennent ces attitudes de « fachos » et ne font en fait que renforcer ces pratiques haineuses et destructrices. Et seuls les capitalistes ont intérêt à ce que le débat politique n’en soit plus un et que l’esprit critique disparaisse.
S. Paty a montré des dessins tirés de Charlie Hebdo dans un cours d’Histoire, comme on montre ceux de l’époque coloniale qui étaient pourtant autant d’insultes pour les peuples colonisés. C’était son droit et son métier, et même si certains trouvent cela maladroit, cela fait partie de la vie d’un établissement scolaire, tant qu’il y a possibilité pour les élèves d’en débattre et d’exprimer leur avis.
La liberté d’expression doit être complète. Et elle n’a de sens que si elle aide à comprendre, connaître, échanger, afin de changer la société, régler les problèmes qu’elle pose. Ce qui ne se fera pas à coup d’appels à la haine sur les réseaux sociaux ou ailleurs.