Sous pression des mobilisations contre le RN et contre Macron et sa dissolution, un accord électoral des partis de gauche est né. Le vote Nouveau Front Populaire (NFP) va être utilisé pour stopper électoralement Bardella et Macron. Mais une éventuelle victoire électorale de ce NFP n’est pas une garantie. Beaucoup des jeunes et des travailleurs mobilisés contre le RN et la politique du gouvernement savent bien que c’est une toute autre politique et combativité qui seront nécessaires.
La NUPES avait été créée en 2022 sous l’impulsion de LFI, après les presque 8 millions de voix pour JL Mélenchon. Mais très rapidement le PS, le PCF et EELV l’avaient enterrée et la NUPES n’avait servi à rien durant notre bataille – pourtant massive contre Macron – sur les retraites. Pourquoi ? Dans le programme de la Nupes, des désaccords politiques fondamentaux coexistaient sur le fait de devoir s’en prendre aux capitalistes pour satisfaire les intérêts, des travailleurs, des jeunes et de la majorité de la population.
Dans l’accord électoral du Nouveau Front Populaire, ces désaccords sont très visibles. Quelques mesures en faveur des travailleurs et de la population ont été arrachées par LFI : hausse du SMIC, contre la signature des traités libéraux européens, contre la guerre à Gaza… Mais des mesures qui s’en prennent directement aux capitalistes, comme les nationalisations n’y sont pas. Les 150 mesures du NFP semblent bien fragiles et ne seront pas suffisantes pour être un programme de gouvernement réellement au service des travailleurs et des jeunes.
Hollande, Delga, A. Rousseau (ministre de Borne et fervent défenseur de son attaque sur les retraites !) ou autres candidats Macron-compatibles reviennent. Mais ils n’ont jamais renié ni hier, ni aujourd’hui leur politique. S’ils ont signé l’accord, c’est pour reprendre une place dans l’échiquier politique et surtout pour marginaliser encore plus la politique en faveur des travailleurs de LFI, qu’ils n’ont jamais cessé d’attaquer. Ils n’hésiteront pas à s’acoquiner avec Macron & Cie pour mener à nouveau une politique contre les travailleurs et les intérêts de la majorité de la population.
La question qui est au cœur des débats, au-delà du 30 juin, est celle du programme nécessaire pour s’en prendre aux politiques antisociales, au racisme et à la guerre… et changer la société. Un tel programme et un vrai gouvernement au service des travailleurs devront forcément s’en prendre au pouvoir des capitalistes. Le fait que des milliers rejoignent aujourd’hui LFI est significatif. Impulsons la construction d’un outil politique beaucoup plus solide : un parti, combatif, de masse des jeunes et des travailleurs qui se bat contre le capitalisme et pour le socialisme.
Article paru dans le supplément à notre journal l’Égalité n°222