L’extrême droite : Pour une société encore plus inégalitaire

La campagne présidentielle est orchestrée comme une mauvaise série télé pour mettre en scène les différents candidats de la bourgeoisie. Tous les maux de la société sont attribués aux étrangers, aux musulmans, aux féministes etc. Tous ces candidats, des millionnaires, n’ont à la bouche que « l’ordre », « la liberté », « le mérite », « le travail »…, avec pour seul objectif d’assurer la pérennité du capitalisme.

Entre Pécresse, Macron, Le Pen et Zemmour il y a une constante fondamentale : ne pas toucher aux riches. Le discours autoritaire et raciste ne sert qu’à alimenter les tensions racistes pour cacher la colère et la haine qui montent contre les classes dirigeantes. Pour diviser les travailleurs et intimider toute une partie de la population issue de l’immigration.

Rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine en 2017. Le RN (ex-FN) a reçu de nombreux prêts d’argent de la part du gouvernement russe.

Ils veulent tous supprimer les impôts des plus riches et ainsi poursuivre la politique de Macron : transférer les richesses issues de notre travail vers les bourgeois et capitalistes.

Par exemple, Le Pen et Zemmour prétendent être pour des augmentations des revenus (pas des salaires…). En réalité, ils proposent de baisser voire supprimer nos cotisations sociales ou des primes, pour éviter aux grands patrons de mettre la main à la poche. Le Pen a d’ailleurs retiré la retraite à 60 ans de son programme 2022. Jamais ils ne parlent de la qualité des emplois et sont contre les luttes des travailleurs et les syndicats.

Des programmes autoritaires pour écraser les résistances

L’un et l’autre s’adressent à ceux dont le niveau de vie ne cesse de se dégrader, et qui ont été trahis par le PS qui s’est mis au service des capitalistes. Ils promettent un retour à un âge d’or où auraient régné l’ordre et la liberté. Mais ça n’a jamais existé. De la Révolution française aux Gilets Jaunes, et surtout lors des luttes ouvrières comme les grèves générales de 1936 et 1968, ce sont les luttes des exploités et des travailleurs qui ont permis d’obtenir les avancées sociales qu’ils veulent piétiner.

D’ailleurs, Zemmour explique que sa « logique c’est le refus de la lutte des classes. Il faut rassembler les patrons et les salariés dans un intérêt commun. ». Ainsi, il reprend des éléments de fascisme, en promettant à la bourgeoisie française de garantir les conditions de l’exploitation des travailleurs ; 1) par la violence d’un État policier , 2) en limitant au maximum les droits des travailleurs.

Dans le débat politique, leur rôle est de dévier l’attention des travailleurs et la jeunesse des vrais responsables de leurs conditions de vie dégradées. Parler à longueur de temps de risque de guerre civile, d’invasion, d’insécurité etc. crée de l’anxiété et de la peur. Leur solution : un État plus autoritaire avec ses bandes armées déployées partout. Construire des prisons, se passer des juges pour l’application de certaines peines, armer la police municipale etc. Ce sont bien des programmes pour une guerre contre les travailleurs et les jeunes !

Pour empêcher les opprimés de se révolter, l’État au service de la bourgeoisie, développe des politiques de plus en plus répressives et autoritaires. Les « forces de l’ordre » ne sont qu’un outil au service de l’État. Ils préservent les rapports d’oppression inhérents à la société capitaliste, en particulier par la défense de la propriété privée des plus riches (c’est-à-dire du capital et des biens accumulés) et de la « liberté » d’entreprise (comprendre liberté d’exploiter et de licencier).

Ce n’est pas en confiant la force à des troupes spéciales aux ordres d’une minorité de capitalistes que nous aurons une société tolérante et sûre.

C’est l’unité des travailleurs et de la majorité de la population qui permettra de garantir une telle société en la débarrassant de l’exploitation et de la misère.

Par Virginie Prégny, article paru dans l’Egalité n°209