Les pompiers tirent une nouvelle fois le signal d’alarme

Les gigantesques feux de forêts de cet été ont mis en lumière la gestion chaotique du gouvernement et le manque flagrant de personnels de la Sécurité Civile : pompiers professionnels et volontaires ; et de matériel à la hauteur : avions Canadair en nombre, camions performants. Les pompiers épuisés sont en colère devant cette casse gouvernementale.

En effet, non-contents de détruire les services de l’ONF (l’Office National des Forêts) qui gèrent les forêts domaniales (postes supprimés, privatisation), les différents gouvernements s’attaquent également aux services de la Sécurité civile qui interviennent aussi dans les domaines privés. 75% des forêts le sont et les propriétaires gèrent très peu la prévention des feux.

Par M.J.Douet, article paru dans l’Egalité n°212

Des économies sur le dos de la sécurité

La départementalisation des SDIS (service départemental d’incendie et de secours, NdR) en 1996 a accentué la fermeture de centres de secours. Et la gestion en est différente suivant les départements. Il y a 251 000 pompiers dont 78% sont volontaires, 17% professionnels, 5% militaires à Paris et Marseille. Si les problèmes se sont accentués cet été, c’est que les pompiers professionnels doivent demander l’autorisation de quitter leur caserne. Ce sont surtout les volontaires qui s’y sont collés avec courage. De plus, les professionnels sont fonctionnaires territoriaux, cotisent donc pour la retraite et sont rémunérés suivant le grade. Les volontaires, eux, reçoivent une indemnité, n’ont pas de cotisations à la sécurité sociale, pas de contrat de travail. Évidemment les SDIS (c’est à dire les départements) en abusent. Pas étonnant non plus que Darmanin ait demandé aux services et aux entreprises de libérer leurs pompiers volontaires ! C’est tout bénef !

En 2019, les pompiers ont fait une grande grève de plusieurs mois pour réclamer plus de moyens et des embauches. Ça gronde dans les SDIS et il n’est pas impossible que des journées de grève se décident. Ce qu’ils veulent, ce sont des embauches en nombre de pompiers professionnels avec un vrai statut public et du matériel à la hauteur des besoins. Qui mieux qu’eux le savent ?