La situation politique et économique en Allemagne est particulièrement instable. Le gouvernement de coalition a éclaté et l’économie est en crise profonde.… La récession de 2023 (- 0,3 %) a continué en 2024 (- 0,2 %), affectant particulièrement la métallurgie et l’automobile.

Les grands groupes capitalistes comme ThyssenKrupp ou Volkswagen annoncent des milliers de suppressions d’emplois, après avoir fait des profits monstrueux les années précédentes. Les patrons de Volkswagen, deuxième groupe mondial après Toyota, comptent fermer trois usines (une première dans son histoire) et supprimer 35 000 emplois sur 120 000 ! Ils ont réclamé une baisse de salaire de 10 %. La multinationale allemande a réalisé 18 milliards d’euros de profits en 2023 et a versé en 4,5 milliards d’euros à ses actionnaires en juin 2024, tout en disposant d’une « réserve » de « quelques » centaines de milliards d’euros.
Les ouvriers en grève massive
La colère chez les travailleurs de VW est forte, mais la direction du puissant syndicat de la métallurgie, IG Metall, a tout fait pour éviter une grève massive pour défendre les emplois. Après deux « grèves d’avertissement » très massives et des manifestations début décembre, IG Metall – qui organise 90 % des travailleurs de VW – a signé un accord tout pourri en fin d’année. L’accord entérine les suppressions d’emploi et va aboutir a une perte de salaire entre 10 et 15 % pour les travailleurs qui resteront.
Le potentiel pour une grève déterminée des travailleurs de VW était bien là, mais sa réalisation est consciemment empêchée, sabotée par les bureaucrates syndicaux. Néanmoins, il est possible que la crise politique et économique provoque des luttes des travailleurs allemands dans les mois à venir.
OLAF VAN AKEN