Le jour d’après: comment et avec qui?

Des députés EELV, PS, MODEM et LREM ont signé ensemble un appel et une plateforme participative le #Jourd’Après. Pourquoi cet appel ne peut rien donner de bon ?

L’appel prétend à un jour d’après « plus juste, plus solidaire, plus respectueux de l’environnement, et plus démocratique ». Des milliers de propositions et de détails font le constat d’inégalités, de destructions de l’environnement, d’aberrations qui montrent combien la société ne tourne pas rond. Bref, il explique aux travailleurs, aux jeunes ce qu’ils vivent tous les jours : les ravages engendrés par la société capitaliste.

Le jour d’après : une vieille recette !

Et que propose l’appel ? Refonder la société, l’Europe, les échanges commerciaux, démocratiser le système… Les mêmes phrases creuses que l’on trouve depuis des années dans leurs textes de congrès ou dans les plateformes électorales. Et là que la crise s’annonce très sévère, ils veulent donner l’impression que tout serait remis à plat, par-delà les partis. C’est une alliance de circonstance pour éviter d’être emportés dans la crise ! Au final, il s’agit tout au plus de discuter entre eux comment gérer le capitalisme… dans un même gouvernement ?

Pourquoi cela signifie t-il qu’ils ne vont rien changer ?

EELV prétend vouloir changer la société en signant avec des députés LREM et PS ? C’est osé.
Mais si on creuse un peu : on comprend. L’appel ne remet aucun des fondements du capitalisme en question. Pas de nationalisation des entreprises qui polluent ou licencient, pas de réinvestissement massif dans les services publics. Ils n’ont aucune volonté de changer le « jour d’après » car ils veulent conserver leur place dans le jeu politicien avec les LREM, MODEM ou PS lesquels votent les lois Travail, la casse des retraites, les subventions à Total qui pollue… Non, on ne peut pas s’allier avec n’importe qui. Les intérêts de la majorité de la population sont divergents de ceux des capitalistes et des partis qui les représentent. Avec eux, les déclarations sur le jour d’après auront autant de poids que des résolutions du nouvel an !

Quelle force sociale peut imposer de vrais changements ?

Le jour d’après le confinement sera toujours le même qu’avant tant que les forces capables de transformer la société n’entrent pas en action tous ensemble autour d’un programme de revendications et de lutte pour le socialisme.
Les travailleurs sont indipensables : ils ont protégé la population et ce sont eux qui produisent et font tourner l’économie. C’est la seule force sociale capable de transformer fondamentalement la société en un système débarrassé des inégalités, des discriminations, soucieux de l’environnement.
La crise du coronavirus a exposé l’inefficacité du capitalisme à amener les êtres humains et la Terre à une vie meilleure. Leur société en flux tendus, sans investissement pour répondre aux besoins réels en masques, tests médicaments, nourriture est chaotique. Pas question de reprendre les politiciens qui nous ont menés à une telle situation !
C’est au sein du mouvement ouvrier au sens large qu’un débat sur la société que nous voulons face au capitalisme doit s’ouvrir, pas avec ses gestionnaires. Il est effectivement temps de discuter des bases sur lesquelles nous pouvons construire la société d’après : une société socialiste et démocratique fonctionnant pour les besoins de toutes et tous et non pour les profits d’une minorité !