La rentrée des attaques contre l’enseignement!

imagesÀ la rentrée J.M. Blanquer, Ministre de l’Éducation, a annoncé en grande pompe des mesures dont la démagogie atteint des sommets : l’hyper évaluation des enfants (en cachant qu’elle sera utilisée pour sélectionner les jeunes), le dédoublement de classes en éducation prioritaire (sans dire que ça se fait en prenant les moyens ailleurs), l’interdiction du portable (oubliant sans doute que c’était déjà effectif presque partout). Par contre, il a mis sous le tapis la catastrophe Parcoursup et les milliers de bacheliers sans solution à la rentrée universitaire, les milliers de postes d’AVS/AESH manquant pour l’aide aux élèves, les mutations forcées et les suppressions de postes consécutives aux fusions d’académies prévues pour 2020.

Blanquer s’en prend à l’enseignement professionnel

Tout a l’air si parfait qu’on en oublierait presque la réforme destructrice de l’enseignement professionnel programmée pour cette année. Il s’agit pourtant d’une attaque en règle contre les personnels des lycées professionnels, mais aussi contre les jeunes issus des milieux populaires.

Premier objectif de toute réforme d’un gouvernement aux services des capitalistes : supprimer des postes. Pour une scolarité de trois ans, il y aura 252 heures d’enseignement en moins. Dans un lycée moyen de 600 élèves, 5 à 6 postes de professeurs pourraient être supprimés, surtout si celui-ci est touché par la réduction drastique de la filière Gestion-administration qui laissera sur le carreau 500 enseignants contractuels et permettra 1000 suppressions de postes (et 1500 reconversions forcées).

Second objectif, désarmer les jeunes qui sont de futurs travailleurs. Les disciplines générales (lettres-histoire, maths-sciences…) payent le prix fort des réductions d’horaire, en perdant 276 h sur 3 ans. Pour Blanquer, un jeune n’a aucun intérêt à connaître l’histoire ouvrière, à développer des arguments contre un patron exploiteur ou à calculer des erreurs sur sa fiche de paye !

Troisième objectif : sélectionner au plus vite. La première année de détermination du bac pro sera là pour que le jeune « goûte » à différentes filières. Mais à coup de test, ce sera surtout une année de tri où le choix sera bien plus dicté par l’établissement. Et le temps de spécialisation dans un métier passera de 3 à 2 ans, obligeant les enseignants à une « marche forcée » qui laissera de côté les lycéens les plus démunis. Le patronat peut se réjouir : il prend un peu plus la main sur l’enseignement professionnel (ouvert à tou-te-s) déjà affaibli par la promotion continuelle de l’apprentissage (soumis à la signature d’un contrat avec un patron…).

Par Luc de Chivré