Crise du logement : le gouvernement multiplie les attaques contre les HLM

Fin avril, Retailleau a profité de sa loi contre le « narcotrafic » pour créer un nouveau motif d’expulsion : une famille entière pourra être expulsée si un membre a « commis un trouble aux abords du logement », même sans rapport avec le narcotrafic ! Le but : pouvoir utiliser n’importe quel prétexte pour réprimer les quartiers populaires.

Une politique anti-pauvres et raciste

Macron et ses ministres enchaînent les lois répressives sur le logement. La loi Sécurité Globale criminalise l’occupation de locaux professionnels. La loi « immigration » de Darmanin allonge la durée obligatoire avant qu’un migrant puisse demander une APL. La loi Kasbarian-Bergé accélère les expulsions et punit de 3 ans de prison les locataires en difficulté et les sans-abri !

Les locataires sont étranglés par l’explosion des prix. La facture d’énergie moyenne est déjà de 140 €/mois et le prix va encore grimper de 10 % en 2026 ! Les coupes budgétaires de Bayrou sur la rénovation énergétique, le ministère du Logement et tous les services publics vont aggraver la situation. Les salaires et les pensions de retraite n’augmentent pas, les APL ont même baissé de 10 milliards d’euros depuis 2017. Beaucoup de locataires pauvres n’y ont plus droit. Pour les autres, elles ont chuté. Pire, une nouvelle baisse des APL va frapper 500 000 ménages, et la baisse du plafond d’épargne va exclure encore plus de locataires.

Résultat : les expulsions forcées explosent et n’ont jamais été aussi élevées. Depuis la fin de la trêve hivernale, 24 000 ménages ont été expulsés par la police soit 30 % de plus qu’en 2023 dont l’écrasante majorité n’a pas été relogée. Ces lois anti-pauvres et racistes visent à briser le droit au logement et à précariser les populations : travailleurs sans papier ou privés d’emploi, étudiants pauvres, femmes victimes de violence, retraités pauvres… Elles mettent les travailleurs à la merci des marchands de sommeil et des patrons voyous.

Casser les HLM, pour les profits

Les demandes de HLM atteignent un record : 2,8 millions en 2024, deux fois plus qu’il y a 20 ans. Mais la production de HLM n’a jamais été aussi faible et les bâtiments existants se dégradent. Une crise voulue par le gouvernement : depuis 2018, les aides à la construction de HLM ont été réduites de 10 milliards d’euros. L’objectif : contraindre les gens à louer à des propriétaires privés à des prix élevés pour les profits de la spéculation immobilière et la rente des multi-propriétaires.

La crise du logement fait partie intégrante de la crise du capitalisme. Les capitalistes n’ont aucune solution, au contraire, la politique des gouvernements à leur service aggrave la crise. Elle jette des dizaines de milliers de familles à la rue et la misère, condamne des millions de locataires à vivre dans des logements insalubres et empêche la transition écologique.

Il faut des revendications claires contre ce système pour enfin permettre un logement décent pour toutes et tous :

  • Création d’un service public du logement assurant l’accès à un logement décent à tous
  • Plan massif de rénovation et de construction de logements publics, pour répondre aux besoins
  • Réquisition des logements vides, aucune expulsion, nationalisation des groupes immobiliers pour mettre les logements à disposition

Articles paru dans l’Égalité n°228, par John