Prolongation de temps de travail, baisse des salaires, mutiplications des emplois précaires, baisse des charges patronales, vagues de licenciements, etc.. Le patronat avec l’aide de son gouvernement est à l’offensive contre la classe ouvrière. Quelles sont les raisons plus profondes pour de ces attaques massives ?
Article paru dans l’Egalité n°109
Le capitalisme est basé sur l’exploitation de la force de travail des ouvriers. Comme cette force de travail produit toutes les richesses matérielles, elle est la source des profits des capitalistes. Leur volonté est claire : s’approprier un maximum de ces richesses produites et ainsi emporter le plus grand morceau du gâteau. Les luttes ouvrières dans l’histoire du capitalisme (voir page 2) avaient donc pour but d’obtenir un morceau un peu plus grand sous forme de salaires plus élevés ou de temps de travail réduit, comme le décrivait Marx : » La création d’une journée de travail normale est donc le résultat d’une guerre civile de longue durée, plus ou moins cachée, entre la classe capitaliste et la classe ouvrière. » (Le Capital, tome 1)
La répartition de la plus-value : moteur de lutte de classe
Qu’est-ce que la plus-value ? Le principe de l’exploitation capitaliste est le non-paiement des heures travaillées. C’est à dire qu’un ouvrier travaille par exemple 3 heures par jour pour son salaire et les autres 5 heures gratuitement pour son patron. L’ouvrier crée pendant ces 5 heures des valeurs sous forme de produits sans qu’il reçoive l’équivalent de ces valeurs. C’est donc ce surtravail non-payé qui crée la plus-value pour les capitalistes. Les capitalistes peuvent empocher cette plus-value en tant que profit après avoir vendu leurs produits. Pour pouvoir maximaliser leurs profits, ils essayent sans cesse d’agrandir la plus-value en baissant les salaires, en prolongeant le temps de travail ou les deux en même temps, comme on le voit actuellement. En étant forcés de travailler 40 heures au lieu de 35 auparavant, sans compensation salariale, les travailleurs chez Siemens créent ainsi encore plus de plus-value qu’avant. La répartition de la plus-value est donc au centre de chaque conflit entre patronat et classe ouvrière.
Augmentation de la productivité et temps de travail
La concurrence entre les capitalistes les force en permanence à augmenter la productivité. L’utilisation des machines, l’automatisation de la production permettent une productivité plus importante avec moins de travailleurs (par exemple avec 10 au lieu de 100) ce qui baisse les coûts salariaux, mais hausse les coûts fixes (achat et entretien des machines, etc.). Cela pose des problèmes pour les capitalistes, car ils ne peuvent pas exploiter une machine, et seule la force de travail humaine crée de la plus-value. Et c’est évident que 100 travailleurs livrent plus de surtravail, créent plus de plus-value que 10 (s’ils travaillent le même nombre d’heures). Afin de compenser ce « manque » de surtravail pour maintenir leurs profits, les capitalistes forcent les (10) ouvriers à travailler plus longtemps sans augmenter leur salaire. L’économie capitaliste produit donc ce phénomène contradictoire et pervers : la productivité augmentée permet la production de la même quantité de marchandises en moins de temps, mais le temps de travail s’augmente. Il serait pourtant possible de mettre en place une réduction massive de temps de travail en répartissant sur tous le travail nécessaire pour satisfaire nos besoins.
Pour une société socialiste !
Constatant qu’une telle réduction de travail et la satisfaction des besoins vitaux des travailleurs et des jeunes ne sont pas réalisables dans ce système, la question d’une alternative au capitalisme se pose immédiatement. Aujourd’hui les travailleurs n’ont aucun contrôle sur la production, sur l’organisation et l’orientation de celle-ci et très peu de contrôle sur leurs conditions de travail. C’est logique : on ne peut pas contrôler ce qu’on ne possède pas. Pendant que les capitalistes possèdent les moyens de production (usines, machines, etc.). Les travailleurs subissent une exploitation féroce, et la classe ouvrière subit dans son ensemble les conséquences désastreuses du capitalisme. Pour réellement en finir avec le chômage, la précarité et la misère, il est nécessaire de renverser le capitalisme par un mouvement de masse, par une révolution socialiste. L’expropriation et la nationalisation des plus grandes banques et entreprises et leurs mise sous contrôle ouvrier sera une des premières tâches d’un Etat socialiste. La gestion démocratique de l’économie par les travailleurs mêmes en utilisant et développant toutes les ressources permettra une satisfaction totale des besoins. Les travailleurs sont capables d’organiser, de planifier et d’améliorer la production, d’évaluer leurs propres besoins et intérêts. Dans une société socialiste le travail ne sera plus contraignant et monotone, mais deviendra « le premier besoin de la vie ». (Karl Marx, Critique du programme de Gotha).
Par Olaf Van Aken