Contre les violences faites aux femmes et aux enfants, le besoin de services publics

Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. C’est un problème qui est aujourd’hui plus discuté, et c’est une bonne chose. Cependant, il ne suffit pas de rejeter la faute sur les individus, il faut trouver des solutions.

Article paru dans l’Egalité n°207, par Lu M

Nous vivons en société, mais dans une société où les classes dirigeantes tiennent leur pouvoir de l’exploitation des travailleur-se-s et en les écrasant, les rapports sociaux sont donc violents.

La violence, même dans une cellule familiale, découle de celle de la société : plus une société est violente, plus il y a de violences dites « individuelles » car elles sont légitimées par le système. Le chômage, la précarité ou les discriminations diverses favorisent l’exclusion (comme envers les handicapées, qui sont 80% à être maltraitées et 4 fois plus susceptibles de subir des violences sexuelles que le reste de la population féminine). La possibilité d’échapper à la violence est moindre quand on est dans une situation précaire. Lorsque dans un couple, la personne, dans la plupart des cas la femme, victime de violence a un salaire moindre, il sera plus difficile de quitter ce « foyer » d’autant plus que les centres d’hébergement d’urgence sont en nombre insuffisant et parfois payants.

Les enfants sont touchés aussi. C’est d’abord dans la famille que les enfants sont maltraités. Des initiatives locales sont mises en place : des numéros d’urgences, des signes distinctifs pour les femmes battues, ou encore les « boîtes à papillons » dans les écoles primaires, centre aérés etc, pour que les enfants puissent décrire ce qui se passe. Ces initiatives sont très louables. Les « boites à papillons » ont permis nombres de prise en charge. Mais elles ne suffisent pas à elles seules…

Que ce soit dans les institutions, églises, écoles ou dans la famille et ailleurs, ces choses-là doivent être traitées avec une justice qui soit réparatrice et pas juste punitive, et de vrais moyens d’accompagnement des victimes et de vraies possibilités pour elles d’entamer des démarches sans se rendre dans un commissariat de police où le personnel est rarement formé. On doit tous avoir un accès libre et confidentiel à des médecins et psychologues : sur les lieux de travail, dans les écoles, sans que patrons ou famille ne le sachent. La justice doit avoir plus de moyens pour aider les victimes à se reconstruire, et amener les agresseurs à comprendre les impacts de leurs agissements pour qu’ils ne recommencent pas. Enfermer est un acte punitif, qui peut être nécessaire, mais qui ne règle pas les problèmes à terme. Un suivi psychologique, médical, des stages de sensibilisation… il faut que les services sociaux et de Justice aient de vrais moyens.

Contre les violences faites aux femmes, il faut s’attaquer aux racines du mal : la société de classe et l’exploitation capitaliste. La lutte doit être intégrée aux luttes pour des services publics et relayée par les syndicats : contre le harcèlement au travail (l’une des premières violence faite aux femmes), pour le soutien aux victimes de violences, pour l’égalité salariale…

Seule une société débarrassée de l’exploitation capitaliste permettra d’établir des rapports humains égalitaires, basés sur la coopération, la tolérance et la recherche de l’épanouissement de chacun. C’est cela une société socialiste.