Chili : Boric, président de gauche ?

L’élection de Gabriel Boric, candidat de la coalition de gauche, « Front large », en décembre dernier avait soulevé de grands espoirs même si son programme restait limité. Il venait de battre le candidat d’extrême-droite, Kast, grâce à la mobilisation des jeunes et des travailleurs pour le second tour.

Beaucoup, dont d’ailleurs notre organisation sœur au Chili, Socialismo Revolucionario, ont avant tout voté pour barrer la route de Kast qui promettait la retraite à 75 ans, la répression des minorités amérindiennes, etc.

Portrait officiel de Boric

Boric promettait « plus de droits sociaux ». Mais il a nommé comme ministre des Finances Mario Marcel, un pro-capitaliste qui fut directeur du budget, favorisant les politiques néo-libérales.

Le gouvernement Boric n’avance sur rien : il ne touche pas à l’organisation du corps militaire des carabiniers, responsables de tant de morts et de répression. Il ne touche pas aux mines, principale source de richesse du pays. La ministre des mines, Marcela Hernando, du très capitaliste Parti Radical, ayant même dit « il n’est pas dans le programme de Boric de nationaliser ou exproprier ».

Pourtant, les causes du grand mouvement social de 2019 sont toujours présentes car l’appauvrissement d’une partie de la population continue tandis que les très riches s’enrichissent toujours plus.
Des luttes sont à venir, qui obligeront Boric à choisir s’il sert les capitalistes ou le peuple chilien. Aux travailleurs et aux jeunes, ainsi qu’aux minorités amérindiennes, de s’organiser sur la base d’un programme de lutte pour le socialisme, car il y a peu de chances que Boric désobéisse à la classe capitaliste.

Article paru dans l’Egalité n°210