C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme !

6000 régularisations prévues sur 30000 demandes de parents sans papiers d’enfants scolarisés, l’expulsion des habitants du squat de Cachan et la multiplication des rafles de sans papiers, voilà la politique du gouvernement en cette rentrée.

Article paru dans l’Egalité n°121

Et pourtant, les sans papiers et les travailleurs immigrés luttent avec détermination et force (occupation de bâtiments, de lieux de pouvoir, grève de la faim…). Ils reçoivent un soutien de plus en plus grand de la population, notamment les familles sans papiers. La politique raciste et répressive de Sarkozy en révolte plus d’un et pas seulement les artistes.

Mais pourquoi, comment obtenir la régularisation de tous les sans papiers, l’arrêt des expulsions, un logement décent pour tous ?

Le capitalisme est responsable de l’immigration car le pillage systématique des ressources des pays néo-coloniaux fait fuir la misère, la guerre, la famine à de nombreux travailleurs. L’immigration est souvent la seule chance pour eux de survivre.

Et le patronat utilise la main d’oeuvre immigrée et sans papiers sous payée et précarisée pour continuer à faire des profits. Cela lui permet aussi de faire pression sur les salaires et les conditions de travail de tous les travailleurs. Enfin la question des sans papiers alimente la propagande raciste et fait des immigrés les boucs émissaires de la crise cachant les vrais responsables : le gouvernement et les capitalistes.

Nous sommes pour l’égalité des droits entre français et immigrés. Pour mettre un terme aux discriminations, il faut la régularisation de tous les sans papiers. Alors chaque travailleur français ou immigré pourra revendiquer : à travail égal, salaire égal. Cela renforcera aussi les luttes pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, car les patrons ne pourront plus se servir des immigrés comme casseurs de grève ou variable de flexibilité.

C’est aussi pour cela que luttent les sans papiers et les travailleurs immigrés et cela concerne les travailleurs français.

Certes, le soutien à leur combat s’agrandit mais seule une lutte collective et organisée, avec les travailleurs français, pourra permettre de gagner. Elle doit être :

-organisée par les sans papiers réunis en assemblées générales démocratiques où les décisions sont votées collectivement.

-organisée en lien avec les syndicats pour que les travailleurs français se mobilisent pour résister par des actions communes de manifestations et de grèves : contre le racisme, contre les expulsions, pour l’égalité des droits, pour un vrai emploi, un logement décent pour tous, l’accès à des services publics et de qualité pour tous.

Les travailleurs français et immigrés ont les mêmes intérêts à défendre. Lutter contre la politique raciste et répressive de Sarkozy et de ce gouvernement, c’est lutter contre le système d’exploitation qu’ils servent : le capitalisme.

Les gouvernements espagnol et italien ont décidé de régulariser massivement mais on le voit la spoliation des pays néocoloniaux par les capitalistes est telle qu’au péril de leur vie, les immigrés quittent toujours plus nombreux leur pays, comme le démontrent les drames des îles Canaries. La résistance doit donc aussi s’organiser internationalement contre les multinationales et les gouvernements à leur service, en France et dans les pays dominés.

Tant que nous vivrons dans un système basé sur la division de la société en classes et sur la recherche du profit à tous prix, des milliers d’hommes et de femmes seront contraints de quitter leur pays et subiront une exploitation et une répression féroces. C’est pourquoi, en France, comme dans les 40 pays où le CIO est présent, nous luttons pour une alternative socialiste au capitalisme.

Par Marie-José Douet