Bouleversements sur l’échiquier impérialiste

Le capitalisme mondial fait face à de multiples crises : économique, sociale, sanitaire, écologique… qui s’entrechoquent et créent d’énormes tensions dans les relations interétatiques. Incapable de trouver réponse au marasme qu’il a créé, le capitalisme nous plonge dans une nouvelle ère d’affrontements impérialistes, d’instabilité et de guerres.

Défilé de chars russes, 2018

Un profond marasme économique

Le capitalisme vit la plus longue crise économique de son histoire. Depuis la crise des subprimes de 2007, les périodes de croissance ont été peu marquées et de courte durée alors que les périodes de récession sont longues et profondes, particulièrement en Asie du Sud, en Amérique latine et dans certains pays d’Afrique.

Après la paralysie de l’économie mondiale en 2020 lié à la crise de la Covid, on pouvait s’attendre à une forte relance de la croissance mondiale. Mais celle-ci n’a été que de 5,9 % en 2021 et reste très incertaine car l’inflation grimpe dans de nombreux pays. La crise de la dette menace et le manque de matières premières impacte toutes les chaînes d’approvisionnement.

Pour les populations, c’est précarité et misère croissantes. Pour les élites, la lutte pour dominer les marchés et gagner de l’influence est ouverte…

Déclin américain, la fin d’un monde unipolaire

Le mois de septembre 2021 a marqué un tournant historique avec la défaite humiliante de l’impérialisme américain en Afghanistan, illustrant le déclin de ce dernier et l’ouverture d’un nouveau monde multipolaire. Mais loin d’apporter plus de paix, la perte d’influence des États-Unis laisse place à la soif de domination d’autres impérialismes.

La Chine, en parallèle de son expansion économique, a augmenté massivement ses capacités militaires. Elle dispose par exemple aujourd’hui de 350 navires de guerre (contre 293 pour les États-Unis) et construit un nouveau sous-marin nucléaire tous les 15 mois. Le principal champ de bataille qui l’oppose aux États-Unis est en Asie du Sud-Est car c’est la zone qui comporte la plus grande capacité de pouvoir d’achat de l’économie mondiale.

La fin de l’hégémonie américaine entraîne une reconfiguration des alliances et des relations entre les élites dirigeantes. Les puissances régionales y voient l’occasion d’accroître leur sphère d’influence. À travers le monde, les conflits militaires se multiplient et les dépenses mondiales en armement explosent.

Une ère de conflits et de guerres

Au Moyen-Orient, le départ des Américains a laissé place à la Turquie, qui cherche à s’affirmer sur le plan international, et à la Russie. Cette dernière renforce également son influence en Afrique et à l’est de l’Europe comme l’a montré récemment son intervention à la frontière ukrainienne. 33 % du budget du gouvernement russe est consacré à la sécurité et la défense !

L’Union Européenne quant à elle, vit d’importantes divisions en son sein, en raison d’intérêts nationaux divergents. Cela l’empêche d’apparaître comme une force unifiée à l’échelle internationale mais ne freine pas les prétentions impérialistes nationales comme celle de la France au Burkina ou au Mali.

Cette course impérialiste des élites fait de la vie des populations une horreur sans fin. Aucune paix durable ne pourra exister sous le capitalisme. Seule l’unité de la classe ouvrière, de tous les peuples et groupes ethniques, sur une base socialiste, permettra d’en finir avec les guerres et l’oppression.

Article paru dans l’Egalité n°209, par Rachel