Moyen-Orient un cauchemar nourri par les affrontements entre impérialistes

Le gouvernement de Netanyahou poursuit ses objectifs d’anéantissement à Gaza en continuant chaque jour de massacrer plusieurs dizaines de gazaouïs. 100 000 tonnes d’explosifs ont été largués sur Gaza depuis 2023, l’équivalent de 6 bombes atomiques.

Distribution d’aide alimentaire, Gaza, 22 mai

Cette guerre a embrasé la région entière : le Liban, la Syrie et maintenant l’Iran ont été la cible de bombardements. Gonflée à bloc par ses alliés, la machine de guerre capitaliste israélienne est utilisée notamment par les États-Unis pour se débarrasser de ses adversaires. Après 12 jours de bombardements qui ont tué des centaines d’Iraniens et les ripostes qui ont tué des dizaines de personnes de toutes nationalités en Israël, un cessez-le-feu a été mis en place entre Israël et l’Iran. Malgré cela, le risque de guerre régionale reste toujours présent car les intérêts des puissances impérialistes se percutent. Qu’importe pour eux si cela coûte des centaines de milliers de vies.

L’affaiblissement de l’Iran : l’objectif affiché par
les impérialistes

La CIA revendique que l’utilisation des bombes anti-bunkers « MOP » (l’arme « conventionnelle » la plus lourde) aurait permis de grandes destructions sur les sites nucléaires. Cette défaite, pour l’impérialiste régional iranien, s’ajoute à celles subies par son alliance : les bombardements israéliens sur le Hezbollah au Liban et la chute du dictateur Bashar Al-Assad en Syrie. Les bombardements sur le sol iranien ont décapité en quelques jours l’état-major et les principaux chercheurs au service du régime des Mollahs.

Le dirigeant, Khamenei, cherche à dissimuler sa faiblesse prétendant que les États-Unis avaient été durement touchés, les motivant à une recherche de paix. Néanmoins, la compétition pour dominer la région et la reprise d’un programme nucléaire pourraient conduire à de nouveaux échanges de missiles. Toute la classe dominante israélienne est d’accord pour empêcher tout autre pays d’avoir l’arme atomique dans la région. La possibilité de renverser Khamenei et de choisir un dirigeant plus coopératif à leurs intérêts a été mise sur la table. Ils ne l’ont pas encore fait car il leur manque la capacité au sein du pays même : il n’y a pas d’opposition politique qui se propose d’être un partenaire fiable. Par contre des critiques émergent, au sein de son propre camp politique, contre le dirigeant en place depuis 36 ans.

Face à la Chine et la Russie, Trump veut restaurer l’impérialisme U.S.

Pendant sa campagne, Trump prétendait mettre fin aux guerres. Non seulement il ne l’a pas fait, mais en plus il a apporté lui-même des conflits. En réalité, sa première préoccupation n’est pas la paix, c’est de renforcer l’impérialisme US, aujourd’hui très affaibli. Les États-Unis restent la première puissance économique et militaire, mais leur croissance ralentit. Des positions militaires ont été abandonnées (Afghanistan, Irak…). Le tout dans une situation de concurrence de plus en plus forte avec la Chine.

L’Iran est un fournisseur important de gaz et de pétrole à la Chine et la Russie y achète des armes. Pour autant, ni l’une ni l’autre n’ont défendu le régime iranien, la première n’y a pas suffisamment intérêt, la seconde n’est pas en capacité de défier les Etats-Unis dans l’immédiat. La réciproque est aussi vraie, à l’annonce du cessez-le-feu, Trump a indiqué que « la Chine peut désormais reprendre ses achats de pétrole à l’Iran » ce qui s’inscrit dans la pause de guerre commerciale. Mais le bombardement de l’Iran a permis à Trump d’indiquer qu’il est « le maître des lieux ». Il profite de cette démonstration de force pour accentuer la pression sur les États européens alliés pour qu’ils augmentent leurs dépenses militaires.

Des mouvements de masse des travailleurs et des populations peuvent balayer les régimes capitalistes !

Trump et Netanyahou discutent d’un accord régional visant à occuper Gaza avec plusieurs armées et à reconnaître de nouveaux territoires en Cisjordanie. Il conduirait à un départ « volontaire » des Palestiniens. Cet accord est immonde, mais il est aussi très dangereux pour eux, car cela peut conduire à une reprise massive des mobilisations dans le monde entier et surtout aux États-Unis.

Cela peut aussi renforcer les mobilisations dans tous les pays du Moyen-Orient. Mais il faut que ces contestations massives soient dirigées par le mouvement ouvrier et pas par tel ou tel prétendant bourgeois qui se propose de prendre la suite pour canaliser la colère. Netanyahou, tout comme Khamenei, avait utilisé la guerre pour instaurer un état d’urgence et stopper le développement de mouvements de protestation contre lui. Netanayahou compte profiter de la « victoire » sur l’Iran pour essayer de se maintenir, alors que 52 % des Israéliens veulent sa démission. En Iran, le mouvement ouvrier est fort, malgré le régime anti-ouvrier de la République islamique.

Contre ces régimes capitalistes, qui ne propagent que la mort, la colère doit se transformer en une révolte de masse pour dégager leurs gouvernements et exproprier les capitalistes afin de reprendre en main toute la société, l’économie… Des révolutions socialistes sont les seules à pouvoir imposer la paix et l’autodétermination, sur la base de la coopération des peuples dans le cadre d’une fédération volontaire de pays socialistes démocratiques.

Article paru dans l’Égalité n°229, par Y.B.