Les deux attentats à la bombe du 25 août à Mumbai, près de Bombay, ont attisé de nouveau les tensions entre communautés musulmanes et hindoues. Le gouvernement du BJP, avec ses alliés politiques, a fait peser une suspicion immédiate sur les groupes islamistes extrémistes et tente d’étendre ces accusations à l’ensemble de la communauté musulmane. Cette campagne communautariste anti-musulmans est renforcée par la perspective des élections qui arrivent dans 4 états, le BJP y voyant le moyen d’une victoire électorale comme celle qu’il a remporté dans l’état du Gujarat, déchiré par les émeutes.
Article paru dans l’Egalité n°103
Ces élections pourraient représenter une opportunité pour l’opposition de gauche. Le 21 mai dernier, une grève générale historique a rassemblé 50 millions de travailleurs indiens. La classe ouvrière est entrée en lutte, explosant les tensions entre communautés, et montrant qu’elle est la seule force capable de faire l’unité en Inde. Mais la gauche, avec à sa tête le CPI, a montré son incapacité à mener la classe ouvrière dans son combat contre le capitalisme et le communautarisme. Ses seuls objectifs sont électoralistes et le CPI a déjà annoncé son soutien au Congress Party de Sonia Gandhi, au programme clairement pro-capitaliste, et même souvent communautarisme.
Pourtant, les réactions de solidarité intercommunautaires observées à la fois pendant la grève générale et après les attentats de Mumbai, montrent qu’il y a une base pour lutter contre le communautarisme et préparer la lutte pour une alternative socialiste.
Par Pascal Grimbert
