Ephad, l’hypocrisie des actionnaires soutenue par le gouvernement

Le milliard annoncé pour les EHPAD ne doit pas impressionner. Fin 2019, 500 millions étaient déjà annoncés pour l’uniformisation des tarifs et les aides à la rénovation, dénoncés comme « pas à la hauteur des enjeux ». Aujourd’hui, ces sommes sont censées « compenser l’impact économique de la crise », les protections achetées et la chute de chiffre d’affaires due… au décès de 14 000 résidents (2% des pensionnaires).
Les autres 500 millions, pour la prime aux 400 000 personnels des EHPAD, illustrent l’hypocrisie de la logique libérale. Défiscalisée et désocialisée, cette prime est à l’opposé des hausses de salaire que revendiquent les travailleuses-eurs. Pour les diviser, le gouvernement ose distinguer par département, selon l’impact du virus : 1500 € pour les uns, 1000 € pour les autres. Les groupes privés comme Korian sont financés à plus de 45% par l’argent public, qui paie 60% des salaires. Alors que leurs bénéfices sont en hausse et qu’ils sont mis en cause pour le manque de protection des personnels et des patients, l’État viendrait se substituer aux actionnaires pour verser des primes ?!
Les personnels de Korian étaient en grève le 25 mai (appel CGT-FO-SUD) pour exiger une revalorisation de salaire de 300 € nets et l’amélioration des conditions de travail. Le lendemain, le groupe relevait la prime à 1500 € pour tous les salariés quelle que soit leur région… mais elle n’est toujours pas versée !

Par Jonathan