[Tribune syndicale n°21] Quel plan pour lutter contre Macron et les capitalistes ?

Les attaques contre les travailleurs redoublent : des centaines de licenciements annoncés chaque semaine, la saignée dans les services publics et la protection sociale. Tous les budgets sont bloqués, déjà 55 milliards d’euros en moins cette année. En même temps, les 500 plus riches en France possèdent une fortune de 1 228 milliards d’euros soit près de 5 fois le budget de la Sécurité sociale ! Macron dit vouloir doubler le budget militaire. La porte-parole du gouvernement professe un « budget cauchemar » en 2026. Bayrou, en soi-disant homme de vérité, veut amputer les finances publiques de 40 milliards l’année prochaine. Dans ce climat de vampirisation, le FMI annonce que le déficit de l’État, loin d’être ramené sous 3 %du PIB d’ici 2030, passerait à 6 % du PIB. Tous les chiens de garde du capitalisme aboient pour dire que la dette est « insoutenable » parce qu’on vivrait « au-dessus de nos moyens ». Ils demandent qu’on soit dociles et disent que nous aurions les mêmes intérêts que les patrons du Medef. C’est faux. La crise du capitalisme est énorme et ils font tout pour maintenir les profits.

Libre-échange, protectionnisme : les seuls gagnants ce sont les capitalistes

L’augmentation des tarifs douaniers a comme répercussion de faire monter les prix, mais les salaires n’augmentent pas, ce qui équivaut à une baisse de revenu pour les travailleurs ! Le ralentissement des échanges de marchandises alimente une surproduction. La concurrence entre les capitalistes devient plus féroce.

Trump et les capitalistes qui le soutiennent cherchent à vendre leur idée de protectionnisme pour que les travailleurs US se rangent derrière les capitalistes et acceptent les coupes budgétaires. Ils en profitent pour détruire des emplois. D’ailleurs, le chômage augmente aux États-Unis. Il y a les suppressions d’emploi d’Elon Musk au niveau fédéral. Mais le secteur privé n’est pas épargné. Des licenciements significatifs ont lieu dans les commerces, la technologie et les services. Macron et l’UE, eux, poursuivent leur libéralisme. Les travailleurs qui subissent cette politique violente depuis des décennies savent très bien que ça ne vaut rien non plus. Qu’elles se donnent un visage protectionniste ou ultralibéral, les bas salaires, les licenciements, le dumping social, la précarité et la pauvreté sont la marque officielle de toutes les politiques capitalistes.

Les organisations syndicales doivent être claires : nous n’avons aucun intérêt commun avec les capitalistes ! Il faut cesser de laisser penser qu’on pourrait imposer aux capitalistes de respecter les emplois des travailleurs, la protection de l’environnement, ou l’égalité des salaires entre femmes et hommes. Il n’y a rien à négocier avec eux ; surtout sans chercher à construire un rapport de force en faveur des travailleurs. Pour réellement mettre fin au carnage social, il faut que les travailleurs s’organisent pour retirer des mains des grands patrons, la propriété des moyens de production, en les mettant en propriété publique.

Leurs politiques guerrières : on n’en veut pas !

Dans le même temps, Macron et le ministre des Armées annoncent une course à l’armement, comme dans le reste des pays de l’UE. Un bon moyen de justifier leur politique d’austérité. Les travailleurs tôt ou tard auront à subir les conséquences de ce bellicisme. Il faut refuser cette économie de réarmement. Seule la solidarité internationale de classe des travailleurs peut s’opposer à la rapacité des capitalistes et de leurs représentants, de Macron jusqu’au RN en passant par le PS de Hollande.

Des travailleurs de STMicroelectronics se sont mobilisés le 10 avril, à l’appel de la CGT, contre l’envoi de marchandises de haute technologie en Israël pour s’opposer au génocide à Gaza. Les dockers de Fos-sur-mer ont fouillé un bateau contenant potentiellement des armes pour Israël. Les directions confédérales devraient appeler à multiplier ce type d’actions concrètes dans le cadre d’une campagne anti-guerre dans les lieux de travail.

Mener une bataille contre les licenciements

Depuis l’automne 2023, il y a des plans de licenciement dans de nombreux secteurs – y compris dans les multinationales qui engrangent des centaines de millions de bénéfices. Michelin, Casino, PSA, Vencorex puis maintenant Arcelor Mittal jettent des centaines de milliers de travailleurs sur le carreau. La CGT avait appelé à une journée d’action le 12 décembre contre les plans de licenciements, sans donner les moyens militants de vraiment mobiliser. Depuis, plus rien n’est entrepris pour organiser une grève pour stopper les suppressions d’emplois. Les capitalistes utilisent l’argent public, sous perfusion, puis mettent la clé sous la porte, laissant en friche des sites pollués et dangereux pour la santé. Il faut exproprier, sans indemnité ni rachat, les entreprises qui licencient pour maintenir les emplois et dépolluer les sites. Un mot d’ordre : « Zéro licenciement ! »

Il faut un plan de lutte pour les services publics

L’intersyndicale de la fonction publique appelle à une journée d’action pouvant aller jusqu’à la grève le 13 mai. Cette journée fait suite à celle du 3 avril. L’augmentation des salaires, la suppression de journée de carence en cas d’arrêt maladie et des -10 % d’indemnisation en cas d’arrêt de travail sont au cœur des revendications. Le PS a sauvé la peau du gouvernement en refusant de voter la censure du budget 2025, ce qui leur permet de couper les dépenses publiques. Les collectivités locales sont en train de supprimer 200 000 emplois du secteur social et médico-social. Le projet de Loi Finances 2026 veut démolir, un à un, tous les secteurs. Mobilisons contre ce budget d’austérité car aucune commission avec le gouvernement et le patronat ne les fera reculer. Maintenant ça suffit que nos syndicats aillent dans les conclaves et autres qui ne font qu’affaiblir les travailleurs (et ridiculiser les syndicats) !

C’est le rôle des syndicats de préparer une journée de grève interprofessionnelle pour construire le rapport de force. Une journée de grève interprofessionnelle pour le 5 juin doit être annoncée par la CGT mais uniquement pour l’abrogation de la réforme des retraites. Il faut dès à présent lancer la mobilisation dans tous les lieux de travail sur l’ensemble de nos revendications et lutter pour que tous les syndicats y appellent.

Pour stopper la politique de Macron-Bayrou et essayer de créer un rapport de force capable de les dégager, une première journée de grève interprofessionnelle est nécessaire. Elle doit s’inscrire dans une grève plus longue de 3 jours d’affilée qui permette aux travailleurs de lutter pour leurs propres revendications, d’organiser des AG et de décider collectivement de l’organisation de la grève et des suites à donner au mouvement. Nous avons besoin d’organisations syndicales combatives orientées vers le développement des luttes dans les entreprises et établissements publics comme au niveau national et interprofessionnel.

Un 1er mai combatif et internationaliste

Les détournement de fonds par millions d’euros orchestrés au RN par le clan Le Pen sont l’ADN de ces partis pourris et racistes d’extrême droite. Avec leur discours raciste, anti migrants et réactionnaire, ils sont d’une grande aide au gouvernement et maintiennent la division de notre classe tout en poussant dans la misère tous les travailleurs.

Les syndicats et les partis de gauche doivent organiser un front commun pour défendre réellement les intérêts des travailleurs. Ce 1er mai est une journée largement orientée contre la guerre, à juste titre. Les souffrances, le sang versé de populations entières à Gaza, en RDC, en Ukraine et ailleurs doivent cesser. Comme le disait Karl Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ». Mais le 1er mai doit être aussi une journée importante pour défendre nos autres revendications et doit être un tremplin pour les grèves du 13 mai et 5 juin et leurs suites.

Les militants de la Gauche Révolutionnaire luttent dans les lieux de travail et syndicats, parmi la jeunesse, dans les activités de rue, les manifestations, contre le capitalisme et pour une société débarrassée de l’exploitation, de la précarité, de la pauvreté et des discriminations. Nous luttons pour une société socialiste, pour que les travailleurs eux-mêmes prennent en main l’économie et le pouvoir pour répondre aux besoins de toute l’humanité. N’hésitez pas à discuter et à lutter avec nous ! Rejoignez-nous !

  • Préparons dès maintenant la mobilisation et des grèves contre Macron et sa politique et contre le RN, contre les discriminations et contre la guerre.
  • Luttons pour zéro licenciement
  • Du boulot et un logement = pas de racisme !
  • Pour de vrais emplois, de vrais salaires et un logement décent pour toutes et tous !
  • Pour une vraie date de journée de grève interprofessionnelle militante en juin préparant 3 jours de grève consécutifs dans la foulée contre Macron-Bayrou et les capitalistes