Le gouvernement tape tous azimuts pour servir les intérêts des capitalistes et des ultra-riches. Il y a en a pour tout le monde : salariés du privé ou du public, retraités, jeunes scolarisés, migrants et leurs soutiens… Bien sûr, il y a la nouvelle contre-réforme du droit du travail imposée par ordonnances. C’est un cataclysme social en perspective.
La loi travail 2 de Macron-Pénicaud va instaurer un permis de licencier, de précariser, de baisser les salaires et d’augmenter le temps de travail, de dégrader les conditions de travail sans contrainte pour le patronat. Les agents publics ne sont pas en reste avec les 120 000 suppressions de postes, le gel de la valeur du point d’indice. Des privatisations… ou « cessions d’actifs », comme ils disent, vont être annoncées prochainement. Des « réformes » dans l’enseignement sont à craindre. En parallèle, la hausse de la CSG et la baisse des APL vont toucher les plus modestes.
En revanche, pour les plus riches et les entreprises, ça va toujours plutôt bien. Le gouvernement a annoncé des suppressions de la part patronale des cotisations sociales pour les nouvelles entreprises. Cela vient s’ajouter à la poursuite du CICE et aux réformes fiscales. 10% des Français les plus riches bénéficieront de 4,2 milliards d’euros d’économies sur les 9 milliards prévus.
Dans le même temps la répression continue. Le ministre de l’Intérieur Collomb souhaite faire rentrer de nombreusesmesures de l’état d’urgence dans le droit commun. Ainsi, l’état d’exception devient un état permanent.
Nous devons nous organiser et riposter!
En effet, la colère gronde contre ce président si mal élu, sans adhésion à son programme. Les sondages sont d’ailleurs logiquement très bas. Dans ce contexte la journée de grève et de manifestation du 12 septembre à l’initiative de la CGT, rejointe par Solidaires, la FSU, l’UNEF, la FIDL, une partie de FO, et plusieurs organisations politiques porte le potentiel pour enclencher le début de la contre-offensive de notre part.
Mais chacun se rend compte que le rapport de force à instaurer pour mettre un coup d’arrêt à cette politique gravement antisociale devra être très élevé. Pour cela, le mouvement doit entraîner très largement les travailleurs en contrat stable ou précaire, les chômeurs, les retraités, les jeunes, les familles les plus modestes. Il doit s’ancrer dans les entreprises et les quartiers populaires. Les revendications portées par le mouvement, outre le refus des reculs sociaux à venir, doivent pouvoir répondre à leurs besoins immédiats, pour de vrais salaires et de vrais emplois et des conditions de vie et de travail, des logement décents.
Dans les entreprises, des heures d’info, des assemblées générales, en fonction des possibilités, doivent s’organiser afin que chacun puisse s’investir le plus possible dans la préparation des journées de grève. De la même manière, des AG interprofessionnelles devraient avoir lieu afin d’avoir les informations de chaque secteur qui est entré dans la lutte et de débattre tous ensemble de l’organisation de la mobilisation. Ainsi, les journées d’actions et de grève pourront revêtir un aspect réellement militant.
Les manifs avec un petit tour dans le centre-ville avant que chacun ne rentre chez soi ne sont pas à la hauteur. Ainsi des actions visant à attirer de plus en plus de jeunes et de travailleurs dans la lutte – comme aller distribuer des tracts dans les entreprises pas ou peu mobilisées ou dans les quartiers populaires – pourront être organisées, intervenir sur les zones industrielles. Le gouvernement ne reculera pas facilement. C’est le maintien et l’accroissement des profits des capitalistes qui est en jeu. Nous ne pourrons compter que sur une lutte de masse, unie, des travailleurs et des jeunes pour obtenir la satisfaction de revendications. C’est d’une véritable stratégie dont nous avons besoin. Après la mobilisation du 12 septembre, la CGT appelle à une nouvelle journée de mobilisation pour le jeudi 21 septembre.
La marche nationale à Paris le samedi 23 septembre contre le coup d’État social à l’initiative de la France Insoumise va dans le même sens. Elle peut venir donner une perspective aux deux journées d’action. Nous luttons en réalité contre toute la politique de Macron-Gattaz et la société qu’ils veulent nous faire. Toutes ces dates sont complémentaires et, réussies, elles peuvent être un tremplin pour la lutte pour stopper Macron et Philippe.
Par Yann Venier