L’objectif du gouvernement Macron-Lecornu est de détruire le plus possible les services publics, la Sécurité sociale, nos droits au travail et démocratiques afin de permettre aux capitalistes de faire un maximum de profits à la veille d’une crise économique majeure. En bref, une vraie contre-révolution sociale.
Usant des méthodes les plus pourries de la Ve République, le gouvernement Macron-Lecornu pourrait passer les attaques prévues dans le budget 2026 par ordonnance, avec ou sans les amendements votés à l’Assemblée Nationale.
La suspension de la réforme des retraites, l’arnaque !
Pour éviter de justesse la censure en octobre et réussir à proposer un budget, Lecornu et quelques autres ont joué la carte de la potentielle suspension de la réforme des retraites de 2023 : le prétexte pour une nouvelle non-censure du PS. Mais c’est une arnaque, car les macronistes proposeront une sorte d’amendement au budget de la Sécurité sociale : pour que la suspension passe, il faut voter l’ensemble des attaques !
D’ailleurs, ce coup de bluff divise les rangs des macronistes car certains ne veulent pas du tout ouvrir une brèche qui pourrait propager l’idée de remettre en cause une de leurs contre-réformes centrales. Macron est sorti du silence pour rassurer la bourgeoisie : la réforme ne serait que décalée dans le temps, pas question de revenir en arrière.
Dégager Macron et toute sa politique
Avec une cote de confiance extraordinaire de 11 %, Macron prétend ne pas intervenir directement dans la politique intérieure. En réalité, la tension est forte et son intervention directe, pour appuyer les attaques des capitalistes, serait perçue comme une provocation. En coulisse, Macron lui-même invite ses députés à s’opposer à la suspension de la réforme des retraites et fragilise Lecornu, son propre premier ministre.
La bourgeoisie est en pleine crise, ils n’ont plus de stabilité et ils n’en auront pas plus dans les prochains mois, mais ils peuvent encore nous nuire. Si Macron arrive encore à tenir sa politique, soutenue par une partie de la bourgeoisie, c’est qu’il peut compter sur l’absence d’une intervention politique indépendante de la classe ouvrière.
Pour un gouvernement des travailleurs !
Pour en finir avec ces politiques, il nous faut un pouvoir radicalement opposé à Macron, prêt à affronter les capitalistes et à s’en prendre à leurs intérêts. Seul un gouvernement des travailleurs, issu des luttes des travailleurs et du mouvement ouvrier, pourra mener une politique en faveur de la majorité de la population.
Un tel gouvernement abrogera immédiatement la totalité des contre-réformes de ces dernières années (loi travail, lois sur les retraites…), annulera le budget d’austérité et donnera aux services publics des moyens à la hauteur des besoins. Il supprimera les lois racistes et sécuritaires. Contre les licenciements, la mesure primordiale sera la nationalisation des grands groupes capitalistes des secteurs clés de l’économie (finances, énergie, transports, grande distribution…) sous la gestion et le contrôle des travailleurs eux-mêmes. C’est de cette perspective dont nous avons besoin pour dégager Macron, par la construction d’une grève de masse.
Article paru dans l’Égalité n°231, par Yohann Bis
