Après 22 mois de lutte, enfin, la victoire est là ! Les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles ont maintenu un piquet, des mois durant, se sont fait chasser par la justice de classe ; mais elles ont continué avec leur syndicat CGT HPE à multiplier les actions d’envahissement d’hôtels du groupe et à développer le soutien à la grève. Même avec les difficultés de la crise sanitaire, elles ont poursuivi courageusement.
La lutte aurait sûrement pu être remportée plus vite si les travailleurs-ses embauché-es directement par l’hôtel s’étaient mis aussi en grève. Cela aurait certainement permis d’en finir avec la sous traitance, comme la CGT HPE l’a obtenu dans beaucoup d’hôtels. C’est le seul point sur lequel le groupe ACCOR n’a pas lâché – et de façon consciente, car c’est leur stratégie pour diviser les travailleurs entre eux, avec des statuts différents. Les femmes de chambres peuvent être fières de leur combat, qui a reçu beaucoup de soutien – mais malheureusement pas des structures qui auraient pourtant dû être aux avant-postes comme la CGT de Paris et la confédération CGT ; mais aussi les autres syndicats défendant les travailleurs. Cette absence de soutien est particulièrement regrettable à l’heure où des milliers d’emplois sont menacés de suppression dans l’hôtellerie et où les luttes vont devoir se multiplier.
La victoire est grande : 250 à 500 euros d’augmentations selon les cas, embauche des CDD, arrêt des mutations forcées, baisse des cadences, mise en place de délégués de sites (retirés par les ordonnances Macron). Cette lutte aura aussi permis de révéler l’exploitation dans le secteur de l’hôtellerie et de former de nouvelles travailleuses à la lutte de classe, qui seront présentes dans les prochaines grèves du secteur et mouvement sociaux.
Les militants de la Gauche Révolutionnaire qui ont soutenu la lutte depuis le départ félicitent chaleureusement nos camarades de l’Ibis Batignolles et fêteront ça avec elles comme il se doit !
