La répression pour intimider la classe ouvrière

Avec la loi de sécurité globale, le gouvernement veut clairement renforcer la répression. Mais il n’y a pas que cette loi ; la répression augmente depuis des années. Plan vigipirate renforcé ou niveau attentat, état d’urgence mis en place en 2015 puis « constitutionnalisé », coup d’état sanitaire de mars 2020… La répression en manifestation et la violence ont explosé sous le gouvernement Valls-Hollande, puis Macron. On pense aux charges de CRS contre des blocus lycéens, aux syndicalistes et aux gilets jaunes tabassés et mutilés, aux personnels de Santé gazés en manif alors qu’ils étaient censés être des « héros »… Mais cette répression ne se limite pas aux manifs ou même à une interdiction de diffuser des images. Au contraire, il y a de plus en plus de restrictions, certes sur le droit de manifester, mais aussi sur le droit ou la possibilité de faire grève, de contester son chef ou son patron.

Article paru dans l’Egalité n°203

Les travailleurs et travailleuses le savent bien : dans les boîtes et les services publics, les petits chefs sont plus arrogants, plus autoritaires, les patrons se croient tout permis. Ils ne distribuent pas les primes, volent nos congés et augmentent notre temps de travail, suppriment nos emplois… Et lorsque les travailleurs se mobilisent, refusent tout cela, ils et elles ont droit au mépris, aux CRS sur les piquets de grève, aux procès. Comme par exemple les militant-es du collectif CGT Monoprix, dont une trentaine a été assignée en justice par la direction, pour des prétextes si fallacieux que le tribunal a rejeté toutes les accusations. Ou encore les nombreux syndicalistes qui se sont retrouvés révoqués de la Poste, de la SNCF, de Pôle Emploi… pour avoir lutté contre les mauvaises conditions de travail et dénoncé la baisse de la qualité du service !

Nous défendre pour construire une lutte de masse contre Macron

Face à cela, évidemment, il est nécessaire de nous défendre. En cela, rien de plus efficace que l’action collective, la plus large possible. La protection de nos manifestations doit être assurée par des services d’ordre mixtes, démocratiquement élus et contrôlés, pour que chacun-e puisse manifester en sécurité (et sans avoir à se soucier en permanence des agissements de la police). Bien plus que la confrontation stérile avec la police (qui restent des pions de la classe dirigeante) ou les actions contreproductives style casse de vitrine ou poubelle brûlée (ce dont les capitalistes se fichent complètement), qui révèlent sur le fond une vision très individualiste car elles réservent les manifestations à une poignée de « spécialistes ». Et surtout, cela obscurcit le rôle des manifs, qui doivent servir à unifier autour de revendications. C’est tout l’inverse de la construction du mouvement de masse des travailleuses, travailleurs et de la jeunesse dont on a besoin. C’est bien un tel mouvement qui pourra stopper la répression, face à laquelle il nous faut construire un rapport de force tel qu’il pourra défier Macron et la dictature brutale du profit qu’il défend.

Par Cécile R.