Kanaky - Nouvelle-Calédonie, Macron a mis le feu ; la colère est toujours là !

Cet été, le gouvernement de Attal, « démissionnaire », a continué de réprimer. Trois morts se sont ajoutés les 15 août et 19 septembre derniers. Le couvre-feu est renforcé du 21 au 24 septembre, les 4 000 militaires sont toujours sur place, et les 68 personnes qui ont été arrêtées sont toujours emprisonnées en métropole, à des milliers de kilomètres de leur famille.

Article paru dans l’Égalité n°224, par Elémiah

Que devient le mouvement de protestation ?

Le congrès du FLNKS, l’organisation pour l’indépendance de la Kanaky fondée en 1984 pendant la guerre civile qui a parcouru l’archipel a révélé des désaccords politiques entre les quatre partis fondateurs, ce qui montre sa fragilité. Seulement deux étaient présents au congrès. L’Union calédonienne et le Rassemblement démocratique océanien ont choisi d’élire Christian Tein, le leader de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) à la tête du FLNKS. Il est actuellement prisonnier politique en France, manœuvre du gouvernement pour casser le mouvement de protestation. C’est donc une manière de protester contre le comportement colonial de Macron que de le nommer à la tête du parti indépendantiste.

Sur la loi du dégel du corps électoral, qui a été l’élément de cristallisation des tensions dans l’archipel, elle avait été abandonnée. Mais le nouveau gouvernement de droite Macron – Barnier implique la possibilité du retour de cette réforme. Le gouvernement peut vouloir profiter du semblant d’accalmie dans le mouvement et de la désorganisation de la CCAT et du FNLKS.

Comment en finir avec la colonisation française ?

Quoi qu’en disent les médias bourgeois, la colonisation de la Kanaky est toujours en cours. Entre l’envoi d’Européens pour gérer l’économie locale, le mépris colonial et les manœuvres pour empêcher l’autodétermination de l’archipel, on ne manque pas de preuves. Mais l’État français est aujourd’hui en difficulté parce que beaucoup d’Européens sont partis à cause de l’instabilité.

Il est primordial que le mouvement ouvrier et la jeunesse kanake discutent à nouveau largement, et s’organisent avec leurs syndicats et au sein d’un vrai parti, autour du programme, des revendications et des moyens pour la lutte. Sinon Macron et son gouvernement auront l’espace pour continuer leur politique coloniale en faveur des capitalistes.

  • Libération des prisonniers politiques et des 60 jeunes déportés
  • Non à la répression. Retrait des troupes militaires, fin des blocages et du couvre-feu
  • Pour le droit plein et entier à l’autodétermination du peuple kanak