Plusieurs mois après le début d’un mouvement massif en Kanaky contre une « réforme » électorale qui a été la goutte de trop, elle a été abandonnée. La CCAT (cellule de coordination des actions de terrain) a joué un rôle central. C’est elle qui a appelé aux grèves et aux mouvements (sans violence ni pillage) et a permis d’organiser jeunes et travailleurs. L’arrestation et la déportation en métropole de 8 de ses dirigeants était une tactique pour casser le mouvement.
Dans les médias, rien sur le fond de la colère ou les grèves. La situation semblait sortie de nulle part, la révolte a été maquillée en émeutes « sauvages » pour justifier l’envoi des 3500 gendarmes et soldats ! Et expliquer les 10 morts (officiels)… Comme si Macron et l’État français n’avaient aucune responsabilité. La CCAT, créée en novembre 2023, avait averti sur le risque de passer cette réforme en force. Mais Macron choisit le bras de fer, les intérêts des capitalistes français en tête.
Que peut-on faire en France ?
Déjà, apporter notre solidarité en tant que jeune et travailleurs. Revendiquons la libération des prisonniers politiques, le retrait des troupes et la fin de la politique colonialiste et répressive de la France en Nouvelle Calédonie ! Pour le droit plein et entier à l’autodétermination du peuple kanak !
Organisons des collectes, des débats sur la situation ; organisons des actions avec les syndicats, y compris de grève contre Macron et son mépris colonial et raciste envers la population kanake. Affaiblir Macron, lutter contre les capitalistes ici influencera directement la situation en Kanaky. Une politique coloniale est impossible pour un État paralysé par des luttes !
Pas de solution sous le capitalisme
La réforme du corps électoral est une combine pour rendre impossible l’autodétermination du peuple kanak en rendant les colons majoritaires dans l’électorat. Pour l’État français, il s’agit de s’assurer les ressources (surtout en nickel) et un emplacement géostratégique important pour les capitalistes français. Peu leur importe que cela cause 10 morts, des dizaines de disparus, du chômage aggravé ou des inégalités et tensions renforcées dans la région.
La seule solution ne pourra être que dans un monde socialiste, où les différents peuples et États n’auront aucun intérêt à en dominer ou à piller un autre. Pour ça, il faut poursuivre l’organisation des jeunes et des travailleurs dans des organisations qui défendent leurs intérêts, un parti, comme la CCAT peut en être un embryon, et qui se battent pour une société socialiste.
Par Elémiah, article paru dans l’Égalité n°223
