Depuis la chute de l’URSS, les partis qui organisaient la classe ouvrière (PS et PCF) se sont totalement adaptés au système capitaliste. Ils ont abandonné la perspective du socialisme, prétendent gérer et améliorer le capitalisme, mais s’y soumettent et trahissent les travailleurs quand ils sont au pouvoir.
Par Léon, article paru dans l’Égalité n°223
Une crise de la représentation des travailleurs
La France insoumise est née en rupture avec ces partis, ce qui était une très bonne chose ! Mais sa forme et son programme populiste de gauche se révèlent insuffisants et ne permettent pas de proposer une véritable alternative au capitalisme.
Mélenchon a théorisé « l’ère du peuple » et prétend que le prolétariat aurait été remplacé par le « peuple ». C’est une conception confuse qui empêche toute analyse claire. Il n’y aura jamais d’intérêts communs entre les travailleurs et les capitalistes, nos classes sont antagonistes et c’est pourquoi nous devons nous organiser politiquement sur le principe de l’indépendance de classe et avoir nos propres organisations.
Surfant sur la vague « anti-Mélenchon » initiée par la macronie, le « frondeur » Ruffin a révélé son vrai visage : celui d’un politicien opportuniste qui veut convaincre les capitalistes de faire quelques concessions pour ne pas « fracturer ». Il utilise la volonté d’unité de la classe ouvrière, non pas pour l’unifier en tant que classe mais pour tout ramener à droite !
La nécessité d’un nouveau parti et d’un programme pour le socialisme !
Depuis un mois et malgré tout le battage médiatique anti-LFI, plus de 100 000 nouvelles personnes (majoritairement des jeunes) ont commencé à se mobiliser et faire campagne avec LFI. Parmi toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, c’est en LFI que ces nouveaux militants ont vu l’outil le plus efficace pour s’opposer à la politique de Macron et à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. Cela confère à la LFI une responsabilité particulière dans la suite des événements.
Pour que cet élan se traduise en vraie force politique et ne retombe pas après les élections, il est important que la FI se transforme. Être un mouvement n’est pas suffisant. Pour contrer les politiques capitalistes, ce dont ont besoin les jeunes et les travailleurs, c’est d’un parti qui soit un outil démocratique pour discuter, se former politiquement et développer leur propre programme.
Dans la FI, les militants n’ont aucun moyen de participer aux décisions et aux orientations du mouvement. Lors de la formation de la Nupes en 2022, les militants de LFI n’ont pas été consultés et il n’y a eu aucun débat.
Face aux accusations d’antisémitisme et de terrorisme, les nombreux démentis dans les médias ne pèsent rien dans la situation. En débattant plus collectivement, des milliers de militants auraient pu discuter avec la population et ainsi répondre beaucoup plus efficacement.
Un parti démocratique de masse devrait avoir une vraie implantation parmi les travailleurs, dans les lieux de travail et d’études, dans les quartiers populaires. Un tel parti accueillerait des militants de LFI, communistes sincères, syndicalistes, des travailleurs et jeunes pas encore organisés… tous ceux voulant lutter contre le capitalisme ! Le droit d’y être organisé en courant serait respecté pour stimuler les débats et l’expression démocratique.
Ce parti devrait avoir comme objectif central de construire le socialisme pour en finir avec le capitalisme ! Il pourrait se lancer autour de revendications comme :
- Un emploi pour tous avec les 32h / semaine et augmentation des salaires ; retraite à 60 max avec 37,5 anuités !
- Un logement décent et abordable pour tous !
- Prenons dans les profits du CAC 40 pour investir et embaucher massivement dans les services publics !
- Nationalisation des principaux secteurs de la société (santé, énergie, transports, grande distribution, banques…) sous contrôle démocratique des travailleurs en lien avec la population !
- Stop au racisme, sexisme et à toutes les discriminations !
- Contre la guerre et l’impérialisme, pour la solidarité internationale !