
En quelques semaines, les Etats occidentaux ont multiplié les prises de positions LGBTphobes : la Cour Suprême britannique décrète que les femmes transgenres ne sont pas des femmes, le nouveau Pape Leon XIV considère le « mode de vie homosexuel contraire à l’Évangile », et les décrets et propos LGBTphobes de Donald Trump, les attaques contre les LGBT ne font que se multiplier dans le monde. Le capitalisme, en crise, cherche à tout prix à désigner des boucs émissaires pour diviser les travailleur•euses ! Pour preuve, l’Agence européenne des Droits Fondamentaux estime que plus d’une personne LGBT+ sur trois est victime de discrimination au quotidien, sachant que 10 % de la population se revendique LGBT+ selon Ipsos. Ces discriminations ont des conséquences importantes : les travailleurs LGBT+ subissent une importante précarité, avec des inégalités salariales d’entre – 5 % et – 7 %. Pour les travailleurs restants, même si ils ne subissent pas directement ces discriminations ce n’est pas pour autant qu’elles sont sans impact sur eux. Une partie importante des travailleurs LGBT+ subissent des discriminations spécifiques, amenant une pression sur les salaires et une précarité. De ce fait ils et elles peuvent être moins organisé-es.
Les personnes trans subissent notamment ces discriminations, et sont en plus entravées dans leur transition. En effet, le changement d’état-civil est long et très souvent fastidieux, nécessitant de passer devant le tribunal de grande instance, et la durée de la procédure se compte généralement en années. Comme si un juge était capable de mieux décider de l’identité de quelqu’un que la personne elle-même ! L’aide aux personnes LGBT+ devient elle aussi de plus en plus difficile. Le budget d’austérité de Macron-Bayrou a aussi heurté de plein fouet le secteur associatif, dont plusieurs organisations venant en aide aux personnes LGBT+ dans le besoin, sacrifiant ainsi les conditions de vie d’une partie de la population au profit des capitalistes. Et vu le nombre de ministres ayant tenu des propos LGBTphobes et défendant des projets de loi soutenus et voulus par l’extrême droite, ça ne semble pas prêt de s’arrêter.
Pour des Pride de lutte : comment les repolitiser
Pour faire avancer les droits des personnes LGBT+, il faut se mobiliser ! Le mois de juin approche, et les Pride avec, qui sont des moments de convivialité et de sûreté pour les personnes LGBT+. Mais les revendications disparaissent de plus en plus de celles-ci, il faut donc leur redonner un caractère politique. Car les discriminations LGBTphobes ne sont pas une question de simple « éducation », mais bien un problème venant du système capitaliste. Les capitalistes s’en servent pour aggraver l’exploitation et nous empêcher de nous unir.Pour nous unir, il nous faut des revendications portant les intérêts des travailleurs et des personnes LGBT+ comme une santé 100 % publique répondant aux besoins, notamment ceux des soins de transition ou pour faire une PMA qui doit être ouverte à tous et toutes y compris les personnes trans.
Articles paru dans l’Égalité n°228, par Ash