Les élections régionales n’ont pas de grands enjeux. Un conseil régional est effectivement très limité dans ses possibilités d’action, et il dépend souvent des dotations d’Etat en terme de budget.
Article paru dans l’Egalité n°106
Ça n’empêche pas l’ensemble des conseil régionaux, gauche plurielle et droite confondus de financer à tour de bras les entreprises et d’accompagner une politique gouvernementale qui est favorable au seul patronat.
Les quelques miettes dont se prévalent certaines Régions comme des livres scolaires partiellement gratuits n’y changent pas grand chose.
Deux ans après la victoire écrasante de Chirac et de la droite aux élections de 2002, et après une vague d’attaques contre les conditions de vie et de travail d’une majorité de la population sans précédent. Dans ce scrutin, il s’agit d’utiliser le bulletin pour faire date, montrer que ni la politique du gouvernement, ni celle proposée par la gauche plurielle (qui ne comporte aucune mesure remettant en cause les principales décisions de Chirac-raffarin) ne nous conviennent. Quant au Front national, sans même parler du racisme de ses propositions, son programme économique et social (fin de l’impôt sur les grandes fortunes et sur le revenu, remplacé par les taxes type TVA, recul de l’âge de départ à la retrait etc.) le classe directement dans la catégorie des procapitalistes, plus ultralibéraux encore que l’UMP.
Voter pour le camp des travailleurs et des luttes !
Seule la liste LO/LCR représente un vote qui refuse la politique gouvernementale et patronale, qui refuse de se compromettre avec les forces qui ont accepté de gérer le capitalisme. Pour de nombreux jeunes et travailleurs, c’est le seul vote qui représente réellement leur camp. C’est ce qui nous a poussé à demander de participer aux listes LO/LCR (ce qui ne se fait en fait qu’en Seine Maritime) et qui justifie notre appel au vote pour ces listes.
Certes, LO et la LCR n’ont fait qu’une alliance électorale et se gardent bien de vouloir aller plus loin. Les slogans de campagne ne décollent pas d’un vote visant à montrer son mécontentement vis à vis de Chirac-Raffarin et des patrons. C’est insuffisant par rapport aux nécessités de la période actuelle, mais un score élevé (6,5% si l’on en croit les sondages) aura un impact certain : il confirmera que des millions de jeunes et de travailleurs ne veulent plus des politiques que nous servent droite et gauche gouvernementales. Et les classes dirigeantes ne s’y trompent pas, le maintien à un score élevé des candidatures trotskistes depuis 9 ans maintenant est pour elles une menace si ces scores se concrétisaient en nouvelle force militante, en nouveau parti des travailleurs.
Malgré l’insuffisance de leur plate-forme électorale qui n’aborde ni la question du capitalisme ni la nécessité de construire un nouveau parti pour une alternative socialiste, l’alliance LO/LCR peut renforcer des millions de travailleurs dans la conviction qu’il n’y a rien à attendre de ce système.
Nous défendons ceci dans la campagne électorale et mettons en avant la nécessité pour les travailleurs et les jeunes de s’organiser pour lutter. Ce sont nos luttes qui seront déterminantes contre Chirac-Raffarin et le Medef. Et cette campagne électorale qui verra certainement un fort taux d’abstention tant des millions de personnes sont dégoûtés des politiciens et de leurs promesses non tenues, doit être l’occasion de faire le lien entre les luttes actuelles et un programme anti-capitaliste. Même si LO et la LCR le font peu, nous mettons en avant ce programme anti-capitaliste en lien avec l’outil et la perspective nécessaires pour en finir avec ce système qui nous exploite et entraîne une misère sans cesse grandissante : un nouveau parti des travailleurs pour une alternative réellement démocratique au capitalisme, le socialisme.
Par Alexandre Rouillard
