Le capitalisme ne pourra jamais être débarrassé des oppressions comme le racisme. Il les produit et les entretient pour se maintenir. Une société socialiste démocratique pourra permettre d’en finir avec les oppressions et permettre à l’humanité toute entière de s’épanouir.
La Révolution Russe de 1917 avait permis de grands progrès. La Russie socialiste avait garanti le droit à l’autodétermination des diverses minorités nationales opprimées par l’ancien empire russe : indépendance immédiate de la Finlande, fin de la diplomatie secrète et du colonialisme. Alors que l’antisémitisme était terrible en Europe, les Conseils ouvriers permettent à des travailleurs de culture juive de diriger la société au même titre que les autres, comme le dirigeant révolutionnaire Trotsky. La liberté de culte est rendue totale avec l’indépendance complète de l’État ouvrier vis-à-vis des cultes ; les cultures populaires sont célébrées, alors qu’en même temps, de grandes campagnes d’alphabétisation et d’éducation ont lieu. La diminution du temps de travail et la gestion démocratique de la société par les travailleurs, les jeunes, les paysans eux-mêmes permettent de porter un énorme coup aux préjugés racistes et nationalistes qui pouvaient exister.
La Révolution russe a apporté un élan à la lutte de classes partout dans le monde, y compris les luttes antiracistes. Par exemple aux US, le militant Cyril Briggs, qui organisait des groupes d’autodéfense noirs contre les lynchages au début du 20è siècle, époustouflé par la puissance de la révolution russe, s’intéresse au socialisme et au marxisme. Comme de nombreux autres, il rejoint le tout nouveau Parti Communiste en 1921 pour défendre une politique de classe, révolutionnaire, selon laquelle le racisme et le colonialisme ne pourraient pas être vaincus sans « que les travailleurs de toutes les origines se soulèvent et renversent le régime ». Plus tard, les idées socialistes vont également permettre à de nombreuses figures des luttes anti-coloniales et anti-racistes de diriger des mouvements de masse, comme Malcolm X ou Angela Davis, qui ont lutté contre l’idée qu’un « capitalisme noir » serait efficace pour vaincre l’oppression raciste.
La contre-révolution stalinienne est revenue sur de nombreux acquis du socialisme démocratique, en empêchant activement la révolution socialiste dans d’autres pays. Une révolution socialiste portée à son terme pourra assurément mettre un terme au racisme, au colonialisme, à l’oppression des nations et des peuples.
Plus généralement, en répondant aux besoins de tous sans discrimination, en réduisant le temps de travail, en améliorant les conditions de travail, les gens pourraient pleinement s’épanouir et la compétition entre travailleurs n’aurait plus lieu. L’internationalisme, c’est la lutte commune pour la coopération entre travailleurs du monde entier, nous qui avons un ennemi et un rôle communs à accomplir ! C’est pour cela qu’au cœur du programme de la Gauche révolutionnaire et du Comité pour une Internationale Ouvrière, il y a la lutte pour l’organisation et l’unité politique de la classe ouvrière de tous les pays. Les luttes contre les oppressions de toutes sortes ne peuvent aboutir qu’en s’attaquant aux racines de celles-ci : le capitalisme, que seule une classe ouvrière unie autour d’un programme socialiste peut renverser en prenant le pouvoir.
Article paru dans l’Égalité n°223 par Marie & Cécile