Censure du gouvernement : comment une politique pour la population peut-elle être menée ?

Trois petits mois et puis s’en va ! Macron n’a réussi à faire tenir sa roue de secours Barnier et son gouvernement que trois petits mois. Sa feuille de route était claire : continuer exactement la même politique qui ne profite qu’aux plus gros patrons et riches. Barnier, bon débarras ! Sa nomination avait été un nouveau coup d’autoritarisme typique sauce Macron. Et surtout un nouvel aveu de faiblesse, après que la dissolution de l’Assemblée y a mis son camp, tellement détesté, en minorité.

Barnier dehors, Macron et toute ta politique aussi !

La majorité d’entre nous est déjà dans une situation archi-difficile, et c’est leur politique qui a tout aggravé. Il y a plus de 5 millions de chômeurs et un nombre d’offres d’emploi au plus bas depuis des années, alors même que les 40 plus grosses entreprises ont fait 150 milliards de profits l’année dernière et déjà 72 milliards au 1er semestre. Pour que chacun ait un emploi, « de l’argent, il y en a : dans les caisses du patronat ! » Macron donne aux entreprises tellement d’argent public (c’est-à-dire le nôtre, quand même) que l’État est carrément incapable de dire combien ! Et après ils font semblant de découvrir un déficit magique pour justifier leurs attaques. 

Depuis l’annonce du 49.3, les capitalistes et leurs médias se déclarent inquiets pour l’avenir économique du pays. Comme si les perspectives économiques étaient bonnes avant la semaine dernière ! Tout ce qui les intéresse, c’est de faire tous les profits possibles, le plus vite possible, en surexploitant les travailleurs et les « marchés » laissés dans le chaos des décombres de nos ex-services publics. Macron va donc utiliser le prétexte de la crise pour tenter de continuer la même politique et imposer un budget d’austérité.

Le RN : l’opposition à l’insu de son plein gré

Le RN de Le Pen-Bardella a eu souvent du mal à cacher depuis septembre à quel point ils sont d’accord avec cette politique.  Ils avaient validé la mise en place de ce Premier ministre. Dans les débats sur le budget, ils étaient d’accord avec tout le fond : la baisse des salaires, notamment via les baisses de cotisations sociales pour les patrons (donc du vol sur le dos des travailleurs et de la population), la casse des services publics, etc. Pour avoir l’air d’être l’opposition et garder leur électorat anti Macron, ils ont finalement voté cette censure. Mais nous ne nous y trompons pas ; leur politique est tout aussi anti-sociale et anti-ouvrière, encore plus raciste et, à n’en pas douter plus autoritariste et répressif. 

Comment une politique pour les travailleurs pourrait-elle être menée ?

La chute du gouvernement et la démission de Macron sont appuyés par la France insoumise et c’est une bonne chose. Cela devrait être soutenu bien plus ouvertement par les organisations qui défendent les travailleurs – y compris les syndicats. Car comment une politique en faveur des travailleurs, de la jeunesse et de la population pourrait-elle être mise en place autrement dans ce contexte ?

La question d’un gouvernement « nouveau front populaire » est à nouveau sur la table. Mais plus encore qu’en septembre, le PS est tenté d’aller mener une politique compatible avec les capitalistes similaire peu ou prou à celle de Macron. C’est d’ailleurs ce qu’ils font déjà avec EELV ou le PCF dans plusieurs collectivités locales qu’ils dirigent.

Pour une grève massive contre la politique de Macron !

La fin du chapitre Barnier ouvre une nouvelle page. Le gouvernement tombe alors même qu’une première grève nationale de la Fonction publique a lieu ce jeudi 5 décembre. La colère et les grèves se multiplient dans tous les secteurs – contre les licenciements (chez Michelin, Auchan, etc.), les suppressions de postes (Education, France travail, SNCF etc.), contre les coupes budgétaires, pour des hausses de salaire… On voit une remontée de la colère de manière organisée.

La seule garantie qu’une politique en faveur des travailleurs soit appliquée, c’est que les travailleurs et les travailleuses entrent en lutte tous ensemble, avec des grèves massives, appuyées par la mobilisation de la jeunesse pour son propre avenir, qui construisent un rapport de force en faveur de notre camp. C’est cela qui peut stopper cette politique et arracher des mesures qui améliorent réellement nos vies, maintenant. 

Après la grève de la Fonction publique, il faut profiter de la crise politique pour amplifier la lutte. Les travailleurs doivent être au centre de cette bataille. Il faudrait que les organisations des travailleurs appellent à une grève tous ensemble, public-privé, les 10-11-12 décembre, profitant des mobilisations qui sont déjà annoncées ; une grève militante, pour les salaires, des embauches et 0 licenciement, mais aussi contre l’austérité qui touchera tout le monde (par les services publics et les collectivités territoriales). Une grève massive contre toute la politique de Macron et des capitalistes.

À nous de décider : pour un gouvernement des travailleurs !

La faiblesse et la crise du pouvoir peuvent nous profiter à nous, les travailleurs et les jeunes, si nous entrons en lutte et en action politiquement. Assez des politiques pro-capitalistes, à nous de décider ! Il nous faut un gouvernement avec un programme ferme face aux capitalistes, qui défende les intérêts des travailleurs avec une politique pour satisfaire les besoins de la population, en planifiant démocratiquement et écologiquement l’économie. Celles et ceux qui mènent les luttes actuelles, avec le soutien des partis qui s’opposent au capitalisme, des militantes syndicalistes ou associatifs, des jeunes, pourront former la base d’un tel nouveau gouvernement. 

Celui-ci renationalisera les services publics privatisés, mettra en propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population, les entreprises qui licencient et tous les grands secteurs de l’économie et notamment la finance, l’énergie, le transport, la distribution. Cela nous permettra de récupérer les milliards des ultra-riches et des multinationales (et de l’évasion fiscale) pour que chacun ait un emploi, un logement… La lutte pour une économie socialiste débarrassée de la propriété privée des moyens de production et de l’exploitation est à l’ordre du jour.

Rejoignez la Gauche révolutionnaire !

Un parti de masse, à nous, serait le meilleur outil pour que les travailleur-ses et les jeunes s’organisent, et défendent ce programme de classe. Les militant-es de la Gauche révolutionnaire mettent tout cela à la discussion avec les jeunes, travailleur-ses, dans la rue et les lieux de travail, avec les grévistes, militant-es, syndicalistes… Renforcer la lutte et plus largement l’organisation des travailleur-ses et des jeunes, proposer un programme pour en finir avec la barbarie capitaliste en construisant le socialisme, voilà ce pour quoi nous nous battons. Venez discuter avec nous, rejoignez-nous  !