Tunisie : Face à l’autoritarisme, construire une alternative socialiste

Le 21 août, des milliers de travailleurs et de jeunes ont manifesté dans les rues de Tunis à l’appel de l’UGTT contre l’autoritarisme grandissant de Kaïs Saïed. Le dictateur s’en prend à l’UGTT, le principal syndicat et outil d’organisation des travailleurs, capable de mobiliser, de faire grève, de bloquer la production et de peser dans la vie politique. En cherchant à l’affaiblir, Saïed veut priver la classe ouvrière de son arme collective. Il s’agit d’une offensive de classe, destinée à isoler les travailleurs et à les empêcher de s’organiser contre la misère et la dictature.

Tunis, 21 août, des milliers de syndicalistes manifestent contre les attaques du pouvoir sur l’UGTT

Ce dernier ne propose aucune solution pour sauver l’économie qui reste sous le contrôle d’une poignée de familles bourgeoises qui monopolisent les secteurs des banques, commerce extérieur, grande distribution et importations stratégiques. Leurs profits colossaux contrastent avec la réalité dramatique vécue par la majorité : chômage endémique, salaires de misère, inflation galopante, pénurie de produits de première nécessité. Des millions de foyers sont étranglés par le coût de la vie, pendant que la bourgeoisie accumule toujours plus.

Face à cela, la réponse ne peut pas être limitée à des protestations ponctuelles. Il faut un véritable programme socialiste qui rompe avec la domination capitaliste et défende les intérêts de la classe ouvrière. Cela signifie : exproprier les familles qui contrôlent l’économie, placer les secteurs clés sous propriété publique et contrôle démocratique des travailleurs, planifier la production pour répondre aux besoins de la majorité et non aux profits d’une minorité.

La classe ouvrière tunisienne a déjà montré sa force en 2011, en renversant Ben Ali. Aujourd’hui encore, elle est la seule capable d’arracher le pays à la misère et à la dictature. Mais pour cela, il faut s’organiser de façon indépendante, construire un parti des travailleurs, unir chômeurs, jeunes, femmes et syndiqués dans une même lutte.

Article paru dans l’Égalité n°230, par le K.