J’ai fait ma première grève le 10 septembre. En tant qu’alternant ingénieur informatique, j’ai saisi l’occasion de pouvoir enfin taper du poing sur la table. Avec les nombreuses politiques d’austérité financière, et la volonté du gouvernement de vouloir toujours faire payer les travailleurs et les jeunes, il était plus que temps de se mobiliser. Par exemple, cette année l’État a mis en place une nouvelle réforme de l’apprentissage qui permet aux entreprises de s’exonérer plus facilement de leurs impôts en ponctionnant le salaire net des alternants.
Militant depuis à peine plus d’un an, le 10 septembre s’est présenté comme mon premier mouvement de lutte massif.
Mon entreprise n’a pas de syndicat, ni aucune communication sur la possibilité de se mettre en grève. J’ai donc essayé de faire passer le message par des discussions en petit comité en pause-café et malgré le niveau de conscience assez élevé de mes collègues, il semble vraiment y avoir un blocage vis-à-vis du fait de se mettre en grève. Il y a un véritable tabou sur le fait d’être gréviste. Pour le régler, il faut continuer d’en parler en entreprise, en pause, dans son entourage, partout !
Cependant, malgré la peur, les gens ne critiquent pas le mouvement et sont même souvent encourageants. Cette première grève s’est très bien passée et m’a motivé à essayer de la rendre toujours plus forte pour les prochaines, en continuant à essayer de mobiliser mes collègues !
Article paru dans l’Égalité n°230, par CA BR.
